Il y a quelques temps, pour réparer une petite table, une travailleuse pour être précis, j’avais dû « emprunter » les pieds avant de cette chaise et depuis j’avais donc celle-ci qui était suspendue à un crochet de l’atelier. Outre le fait que je commence à manquer d’espace à force, une petite voix dans ma tête m’a convaincu qu’il serait possible d’en faire un truc sympa. Pourquoi pas?
Les plans que j’ai pour cette chaise n’impliquent pas de conserver l’assise, donc logiquement je vais commencer par démonter celle-dernière. Bien sûr comme il s’agit d’une vieille chaise, elle a été renforcée au cours de sa vie par des vis, et c’est toujours la loterie les vis à tête plate, comme ici.
J’ai pu enlever la première sans aucun souci mais la loi du bricolage s’est appliquée pour la deuxième: impossible de bouger la vis. Mais quand on bricole des meubles anciens il faut être débrouillard pour pouvoir avancer et voici ma technique. Avec une paire de tenailles, j’attrape les côtés de la vis récalcitrante, il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois, et ensuite je tourne doucement. Il ne faut pas hésiter à y aller doucement, millimètres par millimètres pour que cela marche bien.
Quand la tête de la vis commence à bien ressortir, on change de pince et on continue l’opération. Et en peu de temps la vis est enlevée. Non mais c’est qui le patron ! 😉
Débarrassé de l’assise, j’ai regardé quelle longueur maximale du dossier je pouvais conserver. La partie plate s’arrêtait à peu près au niveau de la fixation de l’assise. En dessous de là, le pied était trop courbé et cela n’allait pas pour la suite de mon plan. Armé de ma scie à dos, j’ai coupé les pieds en dessous des mortaises de l’assise (le trou rectangulaire sur la photo). Il faut juste faire attention à couper d’équerre, cela fait toujours plus joli qu’une coupe de traviole non?
J’aurais pu m’arrêter là dans la préparation de la chaise mais un détail me gênait: le morceau de bois entre les deux mortaises était plein de défauts et plein de clous rouillés. Pas glop et pas propre pour résumer. Cela a donc été une bonne excuse pour essayer les nouveaux disques à meuler que j’ai trouvé chez Action il y a quelques temps. Je suis toujours très méfiant quand j’achète de l’outillage pas cher et donc un test s’imposait.
Wow ! Alors pour des disques achetés 2.5€ le lot de 2 je suis plutôt bluffé par le résultat. Je note cet achat dans mes bons plans. La surface est bien lisse et je n’ai pas mis plus de quelques minutes pour nettoyer ce morceau de bois. Cool ! 😉
Le travail étant fini sur la chaise, la suite des opérations a consisté en la construction de la boite « vide poches ». Ce genre de réalisation, c’est toujours du pur plaisir car cela permet de recycler tout un tas de petites planches qui traînent à droite et à gauche dans l’atelier.
J’ai commencé par mettre la pièce qui fera le dessous de la boite aux bonnes côtes puis j’ai fixé les cotés. Un assemblage à la colle à bois standard suivi de quelques clous est largement suffisant pour assurer une solidité correcte à ce genre d’assemblage.
Comme je ne suis pas fan des boites toutes droites, j’ai coupé la face des deux cotés à un angle de 15 degrés. C’est le même genre de boite que sur le centre de commande que j’ai réalisé il y a quelques semaines. Celle ci est juste plus petite. Et pour fixer le tout au dossier de la chaise, rien de mieux encore qu’un peu de colle et des clous appliqués au pistolet pneumatique.
A ce stade là, on commence à s’approcher de la fin mais plus je regardais la boite et plus je me disais qu’il manquait un petit truc, un petit quelque chose. Je trouvais que la façade faisait trop vide. J’ai pensé à faire un pochoir mais on en voit peut être un peu trop partout en ce moment donc non. J’ai aussi considéré l’option consistant à créer des ouvertures à la perceuse ou à la scie sauteuse mais j’avais peur que cela ne colle pas avec le style de la chaise.
Et puis d’un coup l’idée m’est venue d’utiliser le barreau de chaise restant de la coupe des pieds. Niveau style cela collerait forcement avec le reste de la chaise.
Le seul hic était de trouver l’astuce pour que cela rende bien car il était en plus cassé sur un coté. Et puis d’un coup la solution m’est apparue: j’allais le couper en deux dans la longueur ! 😉
Le hic pour mettre en place cette idée était un petit détail: comment découper le barreau sans se blesser. Impossible de le passer comme ça à la scie sans prendre de gros risques. Et avec une lame qui tourne à 5000 tours /min, pas de droit à l’erreur car c’est bête mais j’aime bien mes doigts et mes yeux…..
Sur une planche me servant de base, j’ai construit un gabarit tout moche certes mais il m’a permis de caler de façon sure le barreau. Petit moment de stress au moment d’allumer la scie mais cela s’est plutôt bien passé, mis à part la lame qui s’est bloquée à la toute fin!! Heureusement que j’ai pu arrêter la scie rapidement. En gros, ne suivez pas mon exemple ici car le risque que cela finisse mal n’est pas négligeable.
Bref, avec mon barreau déligné en deux, il ne restait plus qu’à le fixer sur la façade. Une astuce pour cela consiste à utiliser une équerre a combinaison(détails ici). On mesure la longueur de la façade a laquelle on soustrait la longueur du barreau puis on divise par deux. Vous suivez toujours? Donc avec une façade de 40cm à laquelle je soustrais un barreau de 29cm on obtient 11cm que l’on divise par deux ce qui permet de régler l’équerre à 55mm.
On trace ensuite un trait d’un coté de la façade puis un de l’autre et on peut fixer tranquillement la pièce de bois en étant sur qu’elle est correctement centrée.
Ici j’ai encore utilisé un assemblage colle à bois et clous.
Comme il me restait l’autre moitié du barreau , j’en ai coupé des morceaux que j’ai fixés sur les cotés de la même façon. J’ai ensuite bouché tous les trous laissés par les clous avec du mastic à bois puis j’ai poncé pour avoir une surface propre avant peinture.
Les plus attentifs remarqueront que j’ai aussi ajouté un morceau de barreau en bas du dossier pour faire comme un rappel. J’ai aussi profité de l’occasion pour coller les décorations du haut du dossier (les deux petites toupies) et boucher des trous de vers au mastic. Pour me simplifier la vie pendant la phase de peinture, j’ai installé la chaise sur un plateau tournant (ceux utilisés auparavant sous les grosses télés).
Je n’avais pas d’idée en tête sur la couleur et en magasinant (comme disent nos cousins québecois) je suis tombé sur des petits pots de peintures tous mimis. Et oui je peux me transformer en midinette quand il s’agit de bricolage ;). Ce qui m’a surtout attiré, c’est qu’il s’agit de peinture Rustoleum et que je commence à beaucoup apprécier cette marque au fur et a mesure que j’utilise les produits. Alors pour moins de 7€ (le pot fait 125ml !!) je me suis risqué à faire un test de cette peinture.
J’avais peur, vu la taille du pot, de manquer de peinture mais je n’ai pas eu de souci. J’ai mis deux couches et je n’ai même pas atteint la moitié du pot.
La peinture est assez épaisse avec un bon pouvoir couvrant. Une fois sec l’aspect de la peinture est vraiment mate et cela gommait trop à mon goût les détails.
J’ai alors frotté la peinture avec du papier kraft. C’est plus doux qu’un ponçage et cela a eu pour effet aussi, d’amener des nuances dans la couleur avec des zones plus foncées. Pour protéger j’ai ensuite ciré l’ensemble (cire incolore) ce qui a légèrement rehaussé le bleu.
J’ai ajouté des crochets que j’avais en stock sur chaque montant du dossier pour apporter une fonctionnalité supplémentaire à ce vide poche mural.
La patine de ceux-ci va bien avec le reste de l’ensemble selon moi.
Que ce soit au moment du ponçage au papier kraft ou pendant le cirage, certains endroits ont perdu un peu de peinture et laissent transparaître le bois brut en dessous.
Ça donne un aspect d’usure, de patine que j’aime beaucoup comme vous le savez.
Et voila le résultat dans son ensemble. Cette chaise n’a plus rien à voir avec sa fonction de base. Elle va de nouveau pouvoir servir et pendant longtemps. C’est un destin plus sympa que de rester accrochée dans un atelier non? J’aimerai aussi avoir votre impression sur les barreaux, c’était plutôt une bonne idée ou pas selon vous?
Les demis barreaux sur chaque coté ne sont pas placés à la même hauteur que le barreau frontal. Ce n’est pas un erreur hein, c’est fait exprès 😉
Avant de les fixer, j’ai fait un rapide test pour voir le rendu et cela ne donnait pas très bien. En les décalant légèrement vers le haut ça casse le rythme et ça fait plus sympa. Ce n’est que mon avis bien entendu.
Ce petit morceau est la partie centrale d’un barreau découpé. Je n’avais pas spécialement prévu de le mettre au début mais ça m’embêtait de le jeter alors je lui ai trouvé une petite place et je ne regrette pas.
Alors si vous avez des carcasses de chaises ou bien des chaises qui ne vous plaisent vraiment plus, n’hésitez pas et sautez le pas ! Ce projet n’est pas des plus longs à réaliser et il permet de laisser libre cours à son imagination.
La bise
Mat
PS: pensez à épingler l’image ci-dessous dans Pinterest pour retrouver facilement cet article 😉
Bravo !! toujours aussi agréable à vous suivre
Bonjour Annie,
Merci beaucoup. C’est très gentil.
Bonne journée
Bonjour Mat, je vous suis habituellement en toute discretion … là je n’ai pas résisté à un petit commentaire 🙂
Vraiment Bravo; c’est original , extremement bien réalisé, joli, tendance … 😀
J’adore le coup du petit bout restant qui a trouvé sa place … je suis comme vous je ne jette rien !
Merci pour votre blog très inspirant
cordialement
Bonjour Sacha,
Merci beaucoup pour tous vos compliments, c’est vraiment très gentil. J’essaye au maximum de trouver un petit détail à ajouter ou à mettre en valeur sur chaque pièce histoire de rendre
celle ci un peu plus unique. Alors je suis très heureux que vous l’ayez remarqué pour ce projet et qu’il vous plaise.
Bonne journée et à bientôt
Mat