Comment choisir un meuble à relooker 2


Que ce soit lors d’une sortie dans un vide-grenier, lorsque vous jetez par curiosité un œil aux annonces « ameublement » du bon coin ou encore lorsqu’un ami vous parle d’un vieux meuble à donner qui traine au fond de sa grange, les occasions de récupérer des meubles pour pas trop cher ne manquent pas.
Et pourtant je peux vous garantir qu’il ne faut pas se jeter sur le premier meuble gratuit ou pas cher qui s’offre à vous. Pour faire le tri parmi toutes ces occasions, je vais partager avec vous les 11 questions que je me pose toujours avant de dire « Oui je le prends » .

11-vraies-questions-avant-de-choisir-un-meuble-a-relooker

1. Est ce que le style me plait ?

Oui, un peu, pas du tout ou comme le dirait mon plus jeune fils : « je l’aime bien mais pas trop quand même ». Répondre sincèrement à cette première question vous évitera de ramener chez vous des meubles qu’en fait vous n’aimez pas. La clé c’est de tomber sous le charme je pense. Si vous « flashez » sur l’objet c’est un très bon début. Si vous vous dites :  » mouais bof pourquoi pas » , l’expérience m’a appris qu’il vaut mieux passer son chemin.

2. En quoi le meuble est il fait?

Beaucoup de personnes, quand elles voient un meuble, se disent: « il est en bois, je vais pouvoir le transformer ». C’est une erreur commune qui peut être synonyme de très grosses galères et de beaucoup de déception. Les possibilités de transformations et de résultats qui s’offrent à vous dans la customisation d’un meuble en bois massif sont divisées par 10 au minimum s’il s’agit d’un meuble en bois composite. Et c’est quoi un meuble en bois composite? Je suis sûr que beaucoup se posent la question, alors voici la réponse : les meubles en bois composite sont fabriqués à partir de résidus de bois dont les 3 principaux sont les suivants:

  • Le mélaminé ou aggloméré :

Il est composé de fines particules de bois pressé à chaud avec de la colle. Si on coupe une planche, les chants (la tranche de la planche) laisse voir la composition de celle ci.

melaminé

Pour le peindre il est nécessaire d’utiliser un apprêt spécial ou une peinture de type résine. Ces produits risquent de revenir plus cher, et de loin, que le prix du meuble neuf. Pour ce qui me concerne, c’est le type de meuble à éviter à tout prix ! Il y a trop de travail à produire pour un résultat qui sera quasiment tout le temps décevant.

  • Le MDF ou Medium :

Il est aussi composé de particules mais encore plus fines. Les chants peuvent être moulurés et peints mais il faut aussi un apprêt avant peinture.
En plus ce « bois » nécessite le port d’un masque car les produits qui le composent sont…..cancérigènes pour les voies respiratoires. Génial non?

mdf

  • Le contreplaqué:

Il est fabriqué à partir de troncs d’arbres déroulés en fine couches puis recoller pour en faire des panneaux. Cela se travaille très bien, se teinte et se peint. Le seul hic est qu’il faut parer (masquer) chaque chant pour ne pas voir la composition du panneau. Pour cela on peut coller un tasseau de bois par exemple. Dans le cas contraire cela donne ça et c’est pas très beau :

contreplaqué

 

3. Est ce qu’il est solide?

Cette question peut paraître simple mais elle est primordiale pour un bon relookage ou une belle transformation. La solidité structurelle d’un meuble est toujours à prendre en compte attentivement.
Prenons le cas d’un objet apparemment simple comme une chaise. Si les pieds de celle ci bougent,  il faudra y remédier avant de passer à la phase de relooking. Ce genre de réparation peut s’avérer assez complexe si l’on veut qu’elle soit réussie. Comme il n’est pas possible de mettre de vis ou de clous dans tous les sens cela implique qu’il faudra la démonter entièrement pour la recoller. Et pour ça il vous faudra, et du matériel et du savoir faire.
Il m’est arrivé de devoir changer d’idée pour un meuble car celui ci n’était pas assez solide ou bien sa consolidation était trop onéreuse ou n’était pas possible.

4. Quelle est la finition?

La finition existante du meuble vous indiquera deux choses : l’état du meuble et le temps nécessaire pour changer celle ci.
Un meuble déjà peint peut cacher d’éventuels défauts déjà existants comme un bois abimé ou taché. Ce n’est pas le cas avec un bois verni car celui ci ne masque pas les défauts. Pour changer cette finition, un bois ciré impliquera un décirage avant peinture par exemple alors qu’un bois verni ou déjà peint sera synonyme lui de ponçage avant peinture.

5. Est ce qu’il y a des parties ou des pièces  à remplacer ?

Sur ce bureau que j’ai refait lors de l’article Mon bureau bleu , j’ai du refaire les deux panneaux arrières qui étaient manquants ainsi que 3 fonds de tiroirs.
Si je n’avais pas eu une chute de panneau qui trainait à l’atelier, cela m’aurait couté une dizaine d’euros pour acheter le bois nécessaire. J’ai aussi changé les 6 poignées pour un total de près de 25€. Avant de charger donc un meuble à l’arrière de votre voiture, regardez l’état des glissières de tiroir, des poignées, des fond de tiroirs et faites un rapide listing de ce qu’il y aura à changer et combien ca pourrait couter. Cela vous aidera selon le résultat à prendre une décision.

reparation-bureau

6. Est ce que j’ai le matériel nécessaire pour le restaurer selon mon idée

Vous avez vu cette jolie petite commode pas chere sur Le Bon Coin et vous vous dites qu’en changeant les poignées elle serait nickel dans la chambre du petit. Pour ça il vous faudra une visseuse/perceuse pour faire les trous des vis pour ces nouvelles poignées.Le hic c’est que vous n’en avez pas. Avec un minimum de 50€ à investir pour en acheter une, plus le prix des belles poignées, plus le prix de la commode cela risque de faire cher la bonne affaire !
Je grossis les traits à travers cet exemple qui pourrait s’appliquer à une ponceuse ou à une scie circulaire mais il nous manque à tous un jour ou l’autre un outil pour réaliser une phase d’un projet de restauration. Dans mon cas afin de pouvoir réaliser des plateaux de tables, j’ai investi dans des serres joints de grandes tailles. Ils ne sont pourtant pas terribles mais cela ma couté 180€ pour en acheter 6.

plateau-table-serre-joint

L’outillage rentre donc en jeu dans la prise de décision sur l’opportunité de refaire un meuble ou non.

 7. Quel budget total je souhaite investir dans ce meuble?

Cette question est cruciale pour beaucoup d’entre nous et dépend de plusieurs paramètres. Si vous refaites un meuble pour votre intérieur vous aurez tendance à accorder à votre projet, plus de budget que si vous voulez le refaire pour le vendre et faire un profit. Cela dit vous voudrez toujours avoir le sentiment d’avoir fait une bonne affaire en refaisant un meuble et vous dire que cela en valait le coup. Il ne faut donc pas oublier, en plus des points 5 et 6, d’ajouter le prix des consommables (colle, vis ,clous, papier à poncer, scotch à peinture) et le prix des produits de finitions que vous avez choisis pour ce projet. Ce dernier poste est d’ailleurs souvent le plus onéreux car la peinture, les vernis ou les cires coutent cher voire très cher. Voici la formule que j’utilise pour estimer le budget :

formule-cout-restauration

Si le cout total est inférieur au budget que je veux mettre alors je prends, sinon je passe mon tour.

8. Quel sera le temps nécessaire ?

Croyez le ou non mais cela joue pour beaucoup dans la réussite d’une restauration. Avant de commencer un projet il est important de prendre en compte le temps qu’il faudra y accorder pour le terminer. Un projet qui dure trop en longueur peut décourager à la longue et finir oublié et à moitié terminé dans un coin du garage. Le temps nécessaire variera selon la taille du meuble, son style (moulure, pièce très travaillée),  les éventuelles réparations et les contraintes dues à la finition choisie (temps de séchage des peintures, vernis ou autres).

Imaginez le temps nécessaire pour refaire ces quatre chaises entre le nettoyage, le ponçage et la finition. On finit des fois par se lasser d’un projet qui n’avance pas assez vite et on passe à autre chose.

chaises-exemple

9. Est ce que j’aurai toujours envie de refaire ce meuble demain?

Autrement dit, est ce qu’une fois le moment passé où vous avez flashé sur un meuble et que vous l’avez ramené chez vous, vous aurez toujours envie de vous coller à sa restauration. Je ne me suis pas toujours posé cette question et j’ai accumulé des meubles parfois volumineux. J’ai par exemple une armoire de 2.5 mètres de haut et de 2 m de large en chêne massif qui traîne dans un « coin » chez moi et je me dis que je n’aurai pas dû la récupérer.
Je n’ai absolument pas envie de m’y mettre. Elle est trop imposante, elle ne m’inspire plus. Bref j’ai pas envie de me pencher sur sa restauration.
Et pourtant sur le coup j’étais super content de la récupérer,  je la trouvais sympa, et elle respectait mes filtres précédents mais le temps a eu raison de ce projet je pense.

10. Est ce que j’ai les compétences

En ce qui me concerne, je n’ai pas encore osé franchir le cap de récupérer un vieux fauteuil devant entièrement être retapissé. Pour être honnête cela m’effraie encore un peu parce que je ne sais pas faire et pourtant je sais que je le ferais un jour. Pourquoi ? Parce que chaque projet est l’occasion d’apprendre de nouvelles techniques, d’en perfectionner d’autres et de relever de nouveaux défis.
Avant de vous embarquer dans une restauration, faites le point avec vous même et si vous vous sentez à l’aise sur plus de la moitié des choses à faire sur le meuble,  foncez !!! Vous pourrez toujours vous documenter ou demander à quelqu’un qui sait en cours de route si nécessaire.

11. Est ce que j’ai un attachement sentimental avec l’objet?

Ce critère peut à lui seul faire pencher la balance. Le meuble que vous avez sous les yeux peut avoir un style des plus communs, pas de cachet, ou être en mauvais état, s’il vous rappelle le buffet de chez mamie où vous cachiez vos billes étant petit,  alors il y a de fortes chances que vous vous embarquiez dans sa restauration. Moi j’ai une vieille malle en bois que m’a donné ma mère (la bise maman si tu lis cet article ;)) il y’a quelques années. Elle est abîmée, pas très belle (la malle hein pas ma mère s’il vous plait) et nécessite un gros travail. Je ne sais même pas comment la relooker, je sèche totalement mais je sais que je ne la jetterai pas et que je finirai pas avoir l’Idée et ce parce que j’y suis attaché sentimentalement.

 

J’espère que cette « check-list » basée sur mon expérience, vous aidera à faire le tri dans le choix de vos futures restaurations/relooking de meubles, qu’elle vous évitera des galères et que vous vous éclaterez à réaliser vos idées. C’est bien là l’important, prendre du plaisir.
N’hésitez donc pas à la partager si vous pensez qu’elle peut aider quelqu’un.

 


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2 commentaires sur “Comment choisir un meuble à relooker