L’autre jour j’étais à la déchetterie quand… Hahaha, j’ai l’impression que j’ai déjà commencé quelques articles comme cela. Alors non je n’habite pas à la déchetterie , mais j’y passe de temps en temps, et c’est toujours pour moi l’occasion de voir si je ne peux pas mettre la main sur un truc ou deux.
C’est donc lors d’une de mes « visites » il y a plusieurs semaines, que j’ai croisé la route d’un monsieur qui allait jeter cette petite table
Il m’a prévenu qu’elle était en très mauvais état et qu’il lui manquait un pied. Il a donc paru assez surpris quand je lui ai répondu que ce n’était pas grave et que s’il voulait bien je la prenais. Vous vous doutez de sa réponse ;).
Alors effectivement elle n’est pas en bon état. En plus du pied manquant, le placage part en morceaux de partout, le marbre qui se trouvait à l’intérieur est cassé et du zinc très coupant et tout tordu y est attaché.
Maintenant que le tableau est dressé, voici le plan: je vais me servir de cette table pour faire une caisse. Une caisse certes, mais une jolie caisse tant qu’à faire. Enfin je l’espère ;). Il va donc falloir se débarrasser des pieds et du tablier, afin de pouvoir récupérer le nécessaire. Pas d’inquiétude, les pieds serviront à un autre projet, ils sont trop beaux !
Logiquement j’ai donc commencé le démontage par le plus facile, à savoir enlever les rabats. Ceux ci ne tenaient que par des charnières et quelques vis.
Le premier pied étant parti de lui même quasiment , j’ai enchainé en enlevant les deux autres. Quelques coups de maillet ont suffit pour faire céder le peu de colle qui les maintenait encore en place. Les deux côtés du tablier n’étaient fixés, eux aussi, que par de la colle et ils ont donc subi le même traitement. Voila ce que j’ai obtenu après 10 minutes de démontage: un plateau qui a déjà bien vécu! 😉
Quand on se lance dans un projet comme cela, la contrainte est de s’adapter aux matériaux disponibles. Il faut y aller à tâtons et prendre beaucoup de mesures pour être sûr d’avoir assez de bois pour terminer l’objet. Afin de voir sur quoi je pouvais compter, j’ai commencé par me débarrasser des cotés usinés des rabats et du plateau
Cette étape ma alors permis de faire des calculs savants 😉 pour estimer les bonnes côtes pour ma future caisse, puis de couper ce dont j’avais besoin. Après quelques coups de scie, je me suis retrouvé avec le futur fond et les deux côtés.
Il manque tellement de placage sur un des côtés ( les ex rabats) que cela ne vaut pas le coup de réparer. Il va falloir déplaquer et ça ce n’est pas marrant. Comme disait mon plus jeune fils quand il apprenait à parler: « je n’aime pas beaucoup trop ! »
En principe je fais cela en appliquant une serviette humide sur la planche. Au bout de quelques heures l’eau a imbibé le placage et dissout la colle. Cela marche très bien mais il faut laisser reposer longtemps pour que le résultat soit bon. Alors sachant que les colles utilisées sur ce genre de vieux meuble sont des colles qui doivent être chauffées pour être appliquées, j’ai tenté le décapeur thermique !
Et ca marche plutôt pas mal voire même très bien. J’ai réussi à enlever de grandes parties en une seule passe.
Je pense que j’ai mis entre 30 et 45 min pour déplaquer les deux côtés, le fond et les séparations de la future caisse. Tadam !!
Quelques coups de scie pour mettre les séparations à la bonne largeur, et j’ai pu effectuer un premier montage à blanc pour me donner un aperçu du rendu.
Quand je « transforme » un meuble en autre chose, j’aime bien réutiliser un maximum de parties de celui ci. Cela me donne comme l’impression de respecter son histoire ;). Et ici comment ne pas essayer d’intégrer les deux anciens supports qui servaient pour maintenir les rabats ?
Ce genre de partie mobile étant sur pivot, généralement un clou sans tête, il suffit de couper ou la partie fine en bois ou le clou lui même. En 2 minutes à peine j’avais ces jolies pièces posées sur mon établi.
C’est à ce moment qu’une idée m’a traversé l’esprit 😉 J’allais utiliser ces deux pièces pour faire les supports de poignée de la caisse! Par contre il fallait que j’aplanisse la partie inférieure afin de pouvoir la visser par la suite. L’outil ultime pour ce genre de petits travaux c’est mon Stanley #4 type 11. Hein? Mais de quoi il parle ? Je parle juste de mon vieux rabot qui fête ses cent ans de bon et loyaux services puisqu’il a été fabriqué entre 1914 et 1918.
Quelques serres joints, quelques pinces à ressort et le deuxième montage à blanc (montage sans clou ni vis) laisse entrevoir le futur rendu. En poignée j’ai choisi d’utiliser un barreau de chaise issu de ces deux projets ( Restaurer une travailleuse et Recycler une chaise en vide poche mural ) . J’ai taillé aussi deux petites planches qui me manquaient pour fermer les côtés de la caisse.
La forme générale étant désormais presque définitive, je suis passé aux finitions. J’ai appliqué une couche de peinture noire très diluée pour essayer de reproduire la patine noire existante sur certaines faces des planches afin que la couleur définitive soit homogène.
Après cela j’ai passé une couche de gris clair. J’ai choisi la peinture Greywash de chez Action que j’avais déjà utilisé sur cette table.
Comme ce n’était pas à mon goût, j’ai appliqué une seconde couche pour renforcer le gris. Une fois le tout sec, j’ai effectué le montage définitif de la caisse à l’aide de quelques points de colle et de mon pistolet pneumatique. J’ai utilisé des vis pour fixer les support de poignées que j’ai caché avec un peu de mastic.
A ce moment là j’ai fait une pause et j’ai pris un peu de recul car un truc n’allait pas. Je suis aller me chercher un café et en revenant à l’atelier, plus je regardais cette caisse, moins elle me plaisait. La couleur ne le faisait pas car la peinture était trop terne, je la trouvais trop: « Mouais bof…. ». De plus, les côtés bas fermaient trop la caisse. J’ai donc décidé de les alléger et j’ai commencé par tracer une repère
Puis j’ai cherché dans l’atelier quelque chose pouvant me servir de gabarit comme une couvercle de pot de peinture ou de boite et j’ai trouvé celui ci (« au saumon, mes préférés ! » 😉 comme dit la pub) . C’est beaucoup plus sympa qu’un simple rond.
J’ai découpé ça rapidement à l’aide ma scie sauteuse, puis j’ai appliqué une couche de gris et j’ai peint l’intégralité de la caisse en blanc. Après avoir poncé ici et là pour faire ressortir la peinture grise, j’ai obtenu une patine vraiment sympa:
Afin que la peinture soit protégée un minimum, j’ai passé une couche de vernis acrylique sur l’intégralité de la boite. Pas de risque qu’elle s’abime ainsi lors d’une utilisation au marché, au jardin ou même en tant que déco.
J’ai hésité à recouvrir avec de la corde les deux crochets tenant la poignée, mais finalement j’ai opté pour laisser comme cela. Je trouve que cela donne le style simple et pratique qu’on imagine pour une caisse de ce genre.
Que pensez vous des supports de poignée créés à partir des soutiens des rabats de la table? Vous aimez? Je ne veux pas me jeter de fleurs 😉 mais je suis super content d’avoir eu cette idée car je trouve qu’ils rendent très bien.
J’avais peur que le barreau de chaise ne soit pas agréable à utiliser comme poignée. Mais il n’en est rien, il est très agréable à tenir et l’aspect qu’il a pris me plait beaucoup.
Cela faisait tellement longtemps que je voulais avoir ce type de caisse. C’est comme si je m’étais fait un petit cadeau de Noël avant l’heure et j’ai le sentiment que je vais m’en servir très longtemps.
La bise
Mat
Bravo ! Comme d’habitude c’est super….
Merci beaucoup Annie.
Bonne journée.
Superbe, j’adore !
Très content que ca vous plaise Anne-Sophie.
Merci et bonne journée à vous