Un meuble vasque avec un plateau en béton 15

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Avec le projet de construction de la maison à venir, ma femme et moi avons déjà fait faire beaucoup de devis. Quand j’ai vu le prix estimé pour les meubles de salle de bains, j’ai cru m’évanouir 😉 . Entre 400 et 600€ pour un meuble en mélaminé alors que cette matière est hydrophobe ça fait un peu beaucoup.
Ajouté à cela que je déteste le look de ces meubles en mélaminé et il ne m’en fallait pas plus pour me dire: je vais nous les faire ces meubles :D.
Alors après quelques jours de recherche, j’ai trouvé ce petit buffet en pin sur Marketplace pour la modique somme de 30€. Voilà, je tenais mon cobaye ! Et comme nous avons décidé de faire des plans de travail en béton dans la cuisine, j’ai vu ici une bonne occasion de tester l’ajout d’un plateau en béton.

Ce buffet était vraiment sympa mais j’avais en tête quelques modifications pour lui donner plus de style, et la principale allait être d’ôter la porte de droite et de mettre deux tiroirs à la place. Alors avant de démonter le meuble et afin de pouvoir prendre les mesures et faire des tests, j’ai commencé par fabriquer un tiroir à base de planche de récup. Ces vieilles chutes de lambris seraient parfaites pour cela.

Pour le deuxième tiroir j’ai simplement récupéré celui de gauche. Il n’allait plus être utile car je devais le condamner pour passer la future tuyauterie à la place. Par contre, j’ai enlevé la façade afin de m’en servir de gabarit pour celles que j’allais devoir refaire. Je la refixerai sur la façade du meuble par la suite.

Après avoir enlevé les vis qui tenaient le plateau du meuble, j’ai pu désassemblé celui-ci. J’ai été agréablement surpris de voir que la structure avait été conçue de façon à ce que celui-ci soit costaud. Bonne nouvelle car avec un plan de travail en béton il allait devoir supporter du poids.

Par contre la surprise moins cool, c’est que le plateau était cloué et collé au reste la structure en photo ci-dessous. Il allait donc falloir que j’arrive à séparer celui-ci du reste et sans l’abîmer pour la bonne suite du projet.

Une fois de plus, mon outil multifonctions s’est révélé être l’outil parfait pour cela. J’ai découpé la colle sur tout le pourtour et après, avec un peu de persuasion (comprendre l’utilisation d’un maillet et d’un ciseau à bois à certains endroits) j’ai réussi à séparer le plateau du reste.

Et voilà le boulot. J’ai bien dû mettre une heure mais cela en valait le coup. On peut faire plein de trucs avec un plateau en pin comme cela.

Et notamment le réutiliser pour transformer le meuble. Le plateau ayant la même épaisseur que les façades des tiroirs existants, il allait être parfait pour faire les deux qu’il me manquait. De plus il avait déjà des chants usinés comme les façades, alors après quelques mesures j’ai coupé celui.

Il ne me restait plus ensuite qu’à mettre aux bonnes dimensions les deux façades et à finir de les usiner. Avec une fraise quart de rond montée sur ma défonceuse, j’ai pu reproduire le look original des façades existantes.

L’étagère centrale était en bon état alors j’ai décidé de la conserver. Par contre comme elle est en mélaminé j’ai pris l’option d’ajouter une tasseau en bois massif afin d’habiller le chant et de lui donner un look un peu plus épais. Sur cette photo on voit aussi la séparation centrale que j’ai mise en place à l’aide de chutes de contreplaqué. Sa fonction sera de renforcer le centre du meuble et servira de support pour les tiroirs.

Afin de poser les deux tiroirs supplémentaires, j’ai aussi dû poser une joue en contreplaqué coté droit pour rattraper l’épaisseur du tasseau et fixer les glissières. Une fois le tout fixé à l’aide de mon pistolet à clous pneumatique, j’ai mastiqué toutes les traces laissées par les clous.

Ayant conservé l’étagère centrale existante et les deux tiroirs d’origine, j’ai dû faire le troisième tiroir un peu moins haut que les autres. Et pour conserver le même look, je tricherai en posant les façades de tiroirs, d’où le besoin de prendre quelques repères avant de fixer la barre de séparation 😉 .

Les glissières des tiroirs posées, la séparation centrale mise en place et le mastic poncé, j’ai commencé à appliquer un apprêt sur le tout le meuble. J’utilise ici un apprêt pour carrelage et pvc, comme pour ce classeur, car cela me permettra de peindre les parties en mélaminé (fond et étagère centrale) sans souci et surtout cela me permet de n’avoir qu’à faire un bref ponçage du meuble.

Quand l’apprêt fut sec, je l’ai légèrement poncé au grain 120 pour enlever toute aspérité et je me suis installé comme à mon habitude dehors pour peindre le meuble. J’aime bien commencer avec le meuble à l’envers. Cela permet de peindre pas mal de recoins avant de remettre le meuble sur ses pieds pour la suite de la peinture.

En ce qui concerne la création du plateau en béton il y a deux techniques. Ou on coule le béton sur place mais c’est plutôt réservé à des meubles fixes types caissons de cuisines, ou on réalise un moule. J’ai choisi cette deuxième option car elle sera plus adaptée ici. J’ai donc acheté une tablette en mélaminé de 40cm de large à la GSB (grande surface de bricolage) du coin.

La première étape a consisté à couper la tablette à la dimension précise de mon futur plateau. La largeur de 40 cm était celle que je voulais pour le plateau donc pas la peine d’y toucher.

Une fois ma tablette découpée, j’ai créé un contour en vissant des chutes de mélaminé que j’ai misee à la bonne hauteur. Celle-ci est égale à l’épaisseur de la table plus l’épaisseur souhaitée pour le plateau.

Afin de renforcer la structure j’ai choisi d’insérer ce treillis. Celui ci s’achète en plaque et j’ai donc coupé ce dont j’avais besoin et fait un test. Le but est qu’il soit plus petit que le moule afin que la ferraille ne se voit pas sur les cotés du plateau une fois démoulé.

Avant de me lancer j’ai regardé pas mal de tutos ici et là, et j’ai essayé de compiler les idées qui me paraissaient les plus intéressantes. L’une d’elles consiste à appliquer une fine couche de vaseline dans les angles entre la tablette et les bords afin que le silicone se détache facilement.

En effet il va falloir appliquer un joint silicone dans tous les angles de notre moule et ce pour deux raisons. La première est de sceller le moule pour que le béton et l’eau qu’il contient ne fuient pas et ne déforment pas le moule. La deuxième est que le dessous du moule sera le dessus du plateau.

Le joint de silicone donnera une forme légèrement arrondie au dessus du plateau et évitera que les bords soient cassants. J’ai choisi un silicone noir afin que celui-ci soit visible sur le blanc du mélaminé.

J’ai vu plein de techniques pour le lissage et celle qui m’a paru vraiment la meilleure est l’utilisation de ces stylets à billes. C’est un pack avec différents diamètres. En cherchant à les acheter j’en ai trouvés sur des sites de jointeurs pros mais j’ai aussi vu qu’ils étaient très utilisés pour la décoration en pâtisserie. Le principal intérêt est que, quelque soit l’orientation que l’on donne, la surface en contact avec le silicone reste la même et cela donne un joint parfait.

L’utilisation de la vaseline avant l’application du silicone donne tout son sens ici. Quand j’ai passé la boule pour faire le joint, cela a crée deux légers traits de silicone de part et d’autre du joint. Une fois le silicone sec j’ai juste eu à tirer dessus pour les enlever et obtenir mon joint final.

Un petit coup de white spirit pour nettoyer le moule et j’avais un joint nickel. Après cela, j’ai utilisé ce que j’avais sous la main pour créer mes réserves. J’allais avoir besoin d’un trou dans le plateau pour passer les tuyaux du robinet et un autre plus grand pour l’évacuation. Afin que cela ne bouge pas lors du coulage du béton, j’ai collé le pot de chewing gum et le pot de fleurs au pistolet à colle.

J’ai choisi d’utiliser un ciment classique CEM II, qui est un ciment assez classique que l’on trouve en GSB. J’ai ajouté à celui ci du colorant noir afin de relever sa teinte grise naturelle. N’ayant pas de mélangeur j’ai un peu galéré car le colorant doit être ajouté au ciment avant l’eau. Une fois l’eau ajoutée le fond de ma bassine était toujours sec et pour tout décoller cela a été la misère. La prochaine fois je ne m’y prendrais pas comme ça en tout cas 😀 😉 . Niveau coût il y en a pour 6€ de ciment et 12€ de teinte ce qui reste raisonnable.

Le moule à moitié rempli, j’ai ajouté le treillis puis j’ai continué de verser le béton à l’aide d’un truelle. Je m’étais assuré en amont que le moule était parfaitement de niveau et stable. Pour renforcer le milieu de celui-ci, j’avais pris le temps d’ajouter un troisième tréteau afin que le moule ne se déforme pas.

D’après mes calculs, le sac de ciment devait pile poil être suffisant pour le plateau mais il m’en est resté une dizaine de litres. Il vaut mieux ça que l’inverse mais dans ce cas c’est : ou vous avez l’utilité du béton tout de suite, ou bien il faudra faire un tour à la déchet’. Ici j’ai vidé le surplus sur un carton et une fois sec c’est parti à la déchetterie.

Le lendemain matin, le séchage avait bien avancé. Une étape que je n’ai pas pu prendre en photo c’est le débullage du béton une fois le moule rempli. Le but est de vibrer le moule ou de taper dessous avec un maillet afin de faire remonter le bulles d’air. Pour cette tache je me suis fabriqué rapidement une barre à débuller. Sans cela, la surface du plateau risque de contenir pleins de petites cavités toutes moches.

J’ai ensuite procédé au démoulage et j’ai laissé le plateau sécher quelques jours de plus après l’avoir retourné. La première chose dont on se rend compte c’est que le ferraillage se voit, et il se voit beaucoup !! La couleur du plateau et son aspect lisse me conviennent très bien mais les marques laissées par le treillis ne sont pas top du tout.

Voici l’état de la surface au bout d’une quinzaine de jour de séchage avant que je ne commence un ponçage au grain 400 de la surface. J’ai fait un ponçage mouillé c’est à dire que j’ai vaporisé de l’eau sur la surface tout en ponçant à la main. On voit bien ici sur la droite, le treillis qui est remonté et qui affleure la surface. Nul doute que celui ci rouillerait assez vite en présence d’eau.

Je me suis donc longtemps demandé si je devais refaire un plateau avant de publier cet article ou si je le publiais comme ca. J’ai choisi la deuxième option car bien que le plateau soit raté à cause du treillis qui est trop visible j’ai beaucoup appris. Et le résultat général du meuble est vraiment sympa , c’est le look que je recherchais.

Le meuble a été peint au pistolet en deux couches successives. J’ai ensuite vernis l’intégralité du meuble pour le protéger des projections d’eau notamment. Quand celui-ci sera installé dans la future salle d’eau de ma fille, je couperai le fond pour les arrivées et évacuation d’eau. En guise de poignées, j’ai racheté les mêmes que celles utilisées pour le relooking de cette armoire

Ma femme et moi avons choisi une vasque à poser rectangulaire car cela nous parait moins galère qu’une vasque ronde pour l’entretien. Le meuble n’étant pas très profond il nous fallait une vasque qui accueille le robinet. Après plusieurs magasins et pas mal de recherche sur le net j’ai trouvé celle ci-dessous sur Amazon.

Ma fille aime beaucoup le résultat et surtout elle aura de la place pour ranger toutes ses petites affaires dans les tiroirs.
Le plateau n’est pas aussi foncé que je le pensais bien que j’ai suivi les instructions pour la teinte du béton en mettant le pot entier.

Sans la vasque le plateau ressemble à cela. Et pour ajouter au besoin de le refaire, celui ci a fendillé quand je l’ai déplacé pour le mettre en place. Ce n’est pas grave cela montre juste une nouvelle fois que le ferraillage n’est pas bon. Par contre l’aspect de la surface est nickel , aucun trou dû à une bulle d’air !

Les bords ne sont pas mal non plus mais un poil moins lisses et avec des petits trous à certains endroits. Le silicone a bien joué son rôle car je n’ai eu aucune fuite de béton lors du moulage et les bords sont bien arrondis.

L’aspect du plateau avec des nuances plus ou moins claires est ce qui était recherché et le résultat est là. La seule étape que je n’ai pas encore testée est la protection du plateau. Je recherche toujours une protection efficace contre l’eau , qui n’altère pas la couleur du plateau béton et surtout qui soit durable dans le temps et pas trop chimique. Si vous avez un bon plan, laissez le en commentaire 😉 .

J’ai dû passer sur certains détails dans le relooking du meuble afin de ne pas avoir un article trop long. Il l’est déjà pas mal pourtant 😉 . Si vous avez des questions n’hésitez pas à utiliser la zone de commentaires un peu plus bas. En ce qui concerne la réalisation du plateau, j’ai trouvé plus intéressant de le publier comme cela que d’en refaire un tout beau. Car comme le dit une célèbre citation de D. Waitley: « L’échec est un passage transitoire qui te prépare pour ton prochain succès ». Et je vais bientôt avoir l’occasion de me tester à nouveau car après le meuble de salle de bain pour ma fille je vais tenter d’en faire un pour la salle de bain familiale, mais ce coup-ci avec un plateau en ciment blanc. Mais avant cela, je suis (déjà !) en train de relooker une petite armoire/vitrine. Cela sera surement le sujet du prochain article 😉 .

La bise

Mat

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