Quand ma copine Caro me passe un petit coup de fil et me dit : « J’ai récupéré un truc pour toi », je suis un peu comme un gamin le jour de Noël, je ne sais pas à quoi m’attendre. Elle m’a déjà ramené cette vieille chaise que j’avais transformée en étagère , cette commode à la forme originale que j’ai relookée récemment ou encore cette belle travailleuse qui est en attente. Alors cette fois ci quand j’ai déchargé cette desserte du coffre de sa voiture, je me suis demandé ce que je pourrais bien en faire vu son état. C’est à ce moment que Caro m’a dit : » je t’ai ramené ça, je sais pas si tu pourras en faire quelque chose ». OK donc on me met au défi de tirer un truc sympa de cette « chose » ? C’est comme ça ? Alors moi je dis : « Challenge Accepted » 😉
Le plateau supérieur n’étant pas fixé cela fait déjà ça de moins à faire. Posé sur l’établi pour que je l’inspecte, on voit de suite des traces dûes à l’eau, des marque de brûlures, le placage qui se décolle ou qui est manquant. Bref ce plateau n’a pas eu une vie facile on dirait. En tout cas je ne vais pas l’utiliser sous cette forme là car il y a beaucoup de travail. En plus ce n’est pas du bois massif mais de l’aggloméré plaqué ça ne vaudrait pas le coup.
Ce genre de desserte est assemblé en vissant les pieds à roulettes dans les barreaux qui sont eux-mêmes vissés dans le plateau principal. Autant vous dire qu’à démonter c’est donc un véritable jeu d’enfant. Aucun outil n’est nécessaire. Les barreaux sont en bon état malgré des traces de peinture orange, les pieds ont l’air OK aussi et le plateau central est en meilleur état que l’autre. C’est en voyant toutes ces pièces comme ça sur mon établi que j’ai eu l’idée de faire une étagère avec. Je ne vais pas tout utiliser, je garderai le surplus pour d’autres projets.
Pour faire une étagère je vais avoir besoin de planches. Je vais donc commencer par couper le plateau du dessous en deux. Comme il n’y a pas de bord droit, je ne peux pas le passer comme ça à la scie sur table. Je vais avoir besoin d’une » référence » à appuyer contre le guide de la machine. Dans ce genre de situation j’utilise un gabarit « maison ». Le bord de celui étant droit, c’est lui qui sera la référence à mettre contre le guide de scie.
Je mets le plateau en place et je fixe celui ci avec les deux « pinces » qu’on appelle des « sauterelles ». Bien réglées, elles tiennent tellement le plateau qu’on ne peut littéralement plus bouger celui ci.
Le seul point à penser avant d’effectuer la découpe est d’ajouter la largeur du gabarit à la largeur du plateau souhaitée. Après c’est comme une découpe normale.
J’ai aussi débité le plateau du dessus en deux avec la même technique. Je souhaite utiliser des parties de celui-ci pour faire la partie centrale de l’étagère. En premier lieu je dois me débarrasser des bords arrondis. Pour cette opération la scie à onglet est le meilleur outil.
Un petit coup de scie et le bord est enlevé. J’ai ensuite effectué une autre coupe pour obtenir mon montant à la longueur voulue.
Il ne me reste alors qu’à enlever un peu de matière pour avoir la bonne largeur. Dans un premier temps je vais couper le montant pour qu’il fasse 15 cm de large.
Une fois les deux montants usinés, j’ai effectué un montage à blanc pour avoir un aperçu. Comme mes enfants jouaient au ballon pas loin de l’atelier, j’en ai profité pour leur demander leurs avis respectifs. J’ai obtenu le feu vert pour continuer ;). Heureusement car pour être honnête je doute un peu du résultat à ce moment là 🙂
Mais avant d’assembler quoi que ce soit il va falloir réparer tous les manques de placage et il y’en a un paquet. J’avais deux solutions pour cela: utiliser du mastic à bois pour combler les manques ou enlever purement et simplement le placage. Si les plateaux avaient été en bois massif, j’aurai sans hésitation choisi la deuxième option mais comme il faut humidifier le placage ce n’est possible ici. Cela ferait gonfler l’aggloméré qui constitue les plateaux, donc on va éviter. Alors j’ai choisi l’option numéro 1 et j’ai sorti le pot de mastic.
Cela a pris moins de temps que je pensais . En une vingtaine de minute j’ai pu traiter les deux étagères et les deux montants et ce recto verso. Avec le mastic il faut travailler zone par zone. On applique et on lisse dans la foulée car cela sèche très vite. Si on attend un peu trop, le mastic « pèle » et ne se lisse plus très bien.
Une fois le tout bien sec, j’ai pu exercer mon activité préférée, ma passion en somme : poncer ! Non je rigole ;), mais bon le vernis qui recouvrait les planches était vraiment abimé et comme le mastic devait aussi être poncé…. Quelle joie !
Après cette réjouissante étape, j’ai enfin pu passer à l’assemblage. J’ai réalisé une feuillures dans chaque montant et j’ai coupé un morceau de contreplaqué de 5 mm que j’ai fixé au pistolet à clous.
J’ai à nouveau présenté les éléments pour me donner un aperçu du rendu. Vous remarquerez peut-être que par rapport au premier assemblage à blanc, j’ai diminué la largeur des deux montant centraux. 15 cm cela faisait trop épais et cela coupait trop visuellement l’étagère en deux. J’ai enlevé 2 cm et cela rend mieux comme cela je trouve. Qu’en pensez vous?
Pour fixer les deux barreaux j’ai hésité à utiliser le système de fixation dont ils étaient déjà équipés. Mais pour que cela marche il fallait que j’usine les deux plateaux de l’étagère. D’un coté il fallait que j’élargisse le trou existant pour que la tête d’un boulon rentre et se visse dans l’écrou ci-dessous et la même chose de l’autre côté pour insérer un écrou pour accueillir la tige filetée. Bref c’était en fait plus de boulot qu’autre chose. J’ai alors décidé de supprimer la quincaillerie existante et voici comment j’ai fait.
Pour enlever l’écrou prisonnier on va avoir besoin d’un écrou plus petit qui rentre dans le logement existant, ainsi que d’une clé à la bonne taille. Dans mon cas il me fallait un écrou de 10 et d’une clé de…..10. Vous me suivez ?
On insère l’écrou puis avec la clé on tourne dans le sens anti-horaire. C’est un peu sportif mais ça passe.
Après quelques tours de clé, l’écrou est enlevé. Je vais conserver tout ce que j’enlève car c’est en bon état et cela pourra resservir dans un autre projet. Y’a pas de petites économies 😉
Pour la tige filetée je ne savais pas si celle-ci était vissée dans le bois ou fixée à la colle époxy. Pour être sur il n’ y a qu’une façon, il faut essayer !
Si c’est une pièce qui est vissée , en toute logique on doit pouvoir la dévisser en tournant dans le sens anti-horaire. J’ai donc mis deux écrous sur la tige filetée et j’ai serré les deux entre eux.
En utilisant un clé (17 mm) j’ai alors commencé à tourner l’écrou du bas et bien qu’au départ il ne se produisait rien, la partie de la vis prise dans le bois a commencé à sortir. Hallelujah ! 😉
Une fois enlevée on peut voir qu’elle est quand même assez longue. C’est pour cela que je ne pouvais pas couper les barreaux. Ne sachant pas jusqu’à quelle profondeur étaient enfoncées les vis, je ne voulais pas prendre le risque de les toucher avec la lame de scie. Trop dangereux !
Les deux barreaux étant libres de toute quincaillerie, j’ai pu fixer ceux ci à l’étagère. Pour cela j’ai utilisé encore une fois mon pistolet à clou pneumatique. J’ai ensuite boucher les trous en insérant un tourillon dedans que j’ai coupé à la moitié.
J’ai finalisé la préparation de l’étagère en appliquant une couche fine de mastic sur les trous laissés par les clous et les vis ayant servi à l’assemblage. Une fois le mastic sec, j’ai pu le poncer et j’étais enfin prêt pour peindre l’étagère.
« Oh du blanc ! » Vous êtes surpris je suis sur :). L’étagère étant déjà d’une forme originale je n’ai pas voulu la peindre avec une couleur trop prononcée pour ne pas en rajouter.
Les dimensions étant tout sauf standard ça lui donne une allure unique.
J’avais peur que l’ancienne finition ne tache la peinture blanche mais après deux couches il n’y a pas de trace. Ouf!!
Vous connaissez ma passion pour les pieds tournés peints en blanc. Non ? Alors je vais vous raconter….non je plaisante ! J’en ai déjà assez parlé ici et ici. Mais faut dire que ça rend bien quand même hein 😉
Vous aurez remarqué que j’ai ajouté une petite étagère. Après avoir fixé les barreaux, j’ai trouvé que la partie centrale était trop « grande ». Alors pour couper l’espace, j’ai débité un petit morceau dans ce qu’il restait du plateau supérieur et je l’ai fixé au pistolet à clou. Je trouve que c’est beaucoup mieux comme ça. Pas vous?
Je suis toujours en admiration devant la couleur blanche qui a cette capacité à faire ressortir les détails et à donner à chaque fois un réel nouveau look à l’objet.
Je n’ai pas pu résister à l’envie de faire un gros plan de ces belles roses que j’ai piqué dans mon propre jardin. C’est ça d’être un adulte responsable, on se pique ses propres choses, c’est moins risqué. Bon avant j’ai quand même demandé l’autorisation à ma femme ;).
La bise
Mat.
😀 j avoue que moi aussi, si je vois des pieds tournés à la poubelle, c’est un TOC 😉 je récupère… pis même pas honte: je m’arrête sur le bord de la route je démonte et tout xD …. excellente idée cette petite étagère et tellement jolie <3
Bonjour,
Merci beaucoup. Moi aussi cela m’arrive de démonter des meubles au bord de la route. Du coup j’ai même une petite caisse a outil au cas ou…;).
Bonne journée
Mat