Relooker un miroir avec une seule planche 10


Hello les amis. Si vous me suivez depuis quelques temps maintenant, vous savez peut-être qu’après la réalisation d’un gros projet, j’aime bien enchaîner avec un projet plus petit histoire de me détendre ;). Ce petit miroir que j’avais récupéré il y a plusieurs mois à la poubelle (article ici) m’est donc apparu comme un bon client pour un relooking. Parce qu’il faut être honnête, même si le miroir est de bonne qualité, le cadre quant à lui est loin d’être sexy. Et en plus je ne sais pas pourquoi mais il a toujours été gras et senti la frite ;).

Alors refaire un cadre juste comme ça, il faut bien avouer que cela n’avait rien d’excitant ou de marrant. Et je me suis rappelé que j’avais cette vieille planche qui traînait dans l’atelier. Je vous confirme qu’elle est en aussi mauvais état en vrai qu’elle en a l’air sur la photo ;). De mémoire elle provient d’un vieux meuble que j’avais démonté et dont je m’étais servi du plateau pour réaliser ce banc. Cela va être un petit défi sympa de ne pouvoir utiliser que cette seule planche !

La première étape avant d’utiliser le moindre outil pour travailler cette vieille planche, a été d’enlever les clous, les vis et tous les morceaux de fer qui pouvaient traîner dessus ou dedans et causer un accident.

Certains comme ceux ci dessus sont évidents mais d’autres se cachent et parfois sous la surface du bois. En effet il arrive fréquemment qu’un clou ait cassé et qu’un bout soit encore logé dans la planche. Pour éviter toute mauvaise surprise, j’utilise un détecteur de métal. Pour une vingtaine d’euros cela permet de ne pas flinguer une machine si la lame rencontrait un morceau de fer mais surtout cela évite de se blesser !

Apres une inspection de la planche et la découverte de quelques clous « cachés », voici le butin obtenu 🙂

Cette première étape de « sécurisation du matériau » effectué, j’ai découpé la planche en trois parts dans le sens de la longueur. Une des planches est légèrement plus large de quelques centimètres. Je l’ai laissée ainsi afin d’avoir un bas de cadre  plus large que le reste pour un effet esthétique.

La partie la plus longue ensuite a été la réflexion. Et oui parfois je passe plus de temps à réfléchir à comment découper les planches lors d’un projet, qu’à effectuer la découpe. Le défi étant de réaliser tout le projet avec une seule planche, pas de droit à l’erreur ;)! C’est donc après m’être assuré à plusieurs reprises, que toutes les mesures collerai et, que j’ai scié les pièces aux bonnes dimensions.

Etant limité en bois avec cette seule planche, je ne pouvais pas faire d’assemblage « classiques » comme du tenon/mortaise ou du mi-bois pour le cadre du miroir. Heureusement je possède ce kit Kreg Mini et il me sort toujours des situations un peu « galères ». C’est rapide et super simple en plus de s’en servir. On place le gabarit ou l’on veut mettre une vis et on perce avec le forêt livré avec.

Comme ma planche est assez large, j’ai mis plusieurs vis car le bois étant ancien je voulais être sûr que cela tienne correctement. Je ne prends pas de mesure pour positionner les trous, je le fais à l’œil. Avec un peu d’habitude cela se passe très bien. Il ne me restait plus qu’à visser à l’aide de l’embout qui va bien.

Le résultat obtenu est propre et , cela ne se voit pas sur la photo, mais c’est vraiment costaud comme assemblage. Cela m’a surtout fait économiser de la longueur de planche, ce que n’aurait pas permis un autre type d’assemblage.

Le cadre réalisé, il était temps de créer la feuillure afin de pouvoir y insérer le miroir. Pour cela j’ai donc installé la fraise à…..feuillure (et oui parfois le nom d’un outil parle de lui même ;)) sur ma défonceuse.

Le seul petit inconvénient est que mon miroir est rectangulaire et que la fraise ne réalise pas de coin à angle droit. Bizarre hein ;). J’ai donc tracé le surplus à enlever à l’aide de mon équerre à combinaison.

Après quelques minutes à jouer du ciseau à bois, j’ai pu obtenir des coins carrés. On peut se rendre compte sur cette photo que le bois n’est pas en mauvais état de ce côté là. Il est bien solide et ne tombera pas en morceaux comme pourrait le laisser penser l’allure générale de la planche.

Le rendu du cadre vu de face a déjà du cachet. Le bois est abîmé certes mais solide. Et c’est toujours plus sympa un matériau qui a du vécu comme cette planche plutôt qu’un bout de sapin tout neuf. Le seul petit hic est l’encoche dans le haut du cadre mais j’ai dû faire ce compromis pour avoir assez de longueur de bois pour réaliser le cadre.

De plus je savais que je pourrais venir facilement à bout de ce petit « problème » : il suffirait de boucher le trou ! Grace aux chutes engendrées pendant la découpe des pièces, j’avais de la matière pour tailler un petit morceau qui comblerait le trou.

J’ai juste eu à prendre la mesure du trou et à découper le morceau dont j’avais besoin. J’ai poncé et vérifié que celui s’insérait bien sans forcer, puis j’ai appliqué de la colle blanche à bois classique et j’ai mis le morceau en place. Pour enlever le surplus de colle, j’ai une petite astuce: je frotte de la sciure sur les endroits d’où la colle sort, ce qui a pour effet de l’absorber.

L’inconvénient de travailler avec du vieux bois, et en particulier sur un cadre, est que l’épaisseur du bois n’est pas égale selon les endroits. Cela peut donc amener à avoir des « écarts  » au niveau des assemblages. Pour remédier à cela j’ai sorti ma meuleuse et un disque à meuler très usé. Pourquoi ? En fait le disque est tellement usé qu’il enlève tres peu de matière ce qui me laisse un plus grand contrôle sur le résultat.

Après quelques minutes, tous les assemblages aux angles du cadre étaient de même niveau. J’en ai profité aussi pour enlever le vernis qui était de mauvaise qualité, sale et plein d’aspérités. Une partie de la patine est donc partie avec mais ce n’est pas très grave car j’ai un plan ;).

Mais avant cela, une dernière étape. Il manquait quelque-chose à ce cadre, il était trop ….plat. Il me restait un bout de la planche d’origine alors pour donner un peu de relief, l’ajout d’une tablette m’est apparu comme une évidence. J’ai effectué une première mise en place pour avoir un aperçu du rendu.

Les équerres paraissaient trop « carrées » et une amélioration s’imposait. Comme je conserve tous les gabarits que je crée, j’ai fouillé dans mon stock et la solution a vite été trouvée. J’avais fait ce gabarit lors du projet de transformation d’une fenêtre en tableau noir. J’ai juste utilisé la partie supérieure pour dessiner les contours des futures équerres. Un petit coup de scie sauteuse et le tour était joué.

J’ai fixé les deux équerres et la tablette avec des vis que j’ai placées au dos du cadre. Pour harmoniser toutes les coupes « fraîches » laissant apparaître un bois plus clair que le reste, j’ai peint l’intégralité du cadre à la bombe noire. Je n’ai pas cherché à avoir une couleur uniforme mais au contraire à obtenir des zones plus ou moins foncées.

La peinture sèche, j’ai utilisé un papier à poncer de grain 120. Bizarre non de poncer quelque chose qu’on vient de peindre 😉 ? En fait la vraie finition sera une finition cirée. Le noir qui restera sur le cadre donnera du relief à l’ensemble et formera une belle patine.
Du moins c’est ce que j’espérais à ce moment là. Tant que l’objet n’est pas fini c’est assez dur de se rendre compte si le fini qu’on imagine sera une réussite ou un désastre.

La cire appliquée et lustrée, je n’avais plus qu’à faire des photos pour vous montrer le résultat. Et comme c’est toujours toute une histoire de prendre un miroir en photo et d’éviter tout reflet disgracieux ;), je me suis dit que m’installer en extérieur et plus précisément sur le puits qui se trouve dans mon jardin serait une bonne idée.

La réparation apportée pour boucher le trou amène je trouve une petite touche plutôt sympa. Ça rajoute un petit détail au cadre qui accroche l’œil ;).

Outre la modification des équerres pour leur donner un peu plus de style, j’ai aussi modifié légèrement la tablette. Je l’ai raccourcie de quelques centimètres et j’ai effectué une coupe dans les angles. Je trouve qu’elle est beaucoup mieux comme ça. Pas vous?

J’avais ces 4 petits crochets restants d’un récent projet, et coup de chance c’est juste ce qu’il fallait ici pour donner une petite fonctionnalité supplémentaire à ce miroir.

C’est pour tous ces petits défauts et ces petits détails qui la constituent, que j’avais conservé cette planche. Elle a une histoire, un caractère et cela aurait été vraiment dommage selon moi de ne rien en faire de sympa.

La petite astuce de peindre en noir le cadre pour le patiner a plutôt bien marché. Il est assez difficile de voir une différence de couleur entre les parties coupées lors de la réalisation du cadre et les parties plus anciennes. Qu’en pensez vous?

Le principal point de difficulté dans ce projet a été de ne pas casser le miroir ;). En principe on utilise un bois bien droit et correctement dégauchi pour réaliser un cadre. Ici c’était impossible du fait des défauts de la planche utilisée. J’ai donc du faire attention et apporter des petites retouches (un peu de ponçage par-ci par- là) à l’intérieur du cadre pour m’assurer que le miroir repose bien à plat et ne casse pas lorsque je poserais le fond.  Quand on risque de récolter 7 ans de malheur, on fait toujours un peu plus attention ;).

La bise

Mat


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