Avec les vacances, j’ai pris un peu de temps pour ranger mon stock de projets en attente et je me suis rendu compte que cela faisait presque 2 ans que ce lit attendait que j’en fasse quelque-chose. C’est dingue comment le temps passe vite…, la première fois que je vous ai parlé de ce lit c’était dans l’article Les Récups: Automne 2016. Aujourd’hui je vais m’occuper de la partie que l’on voit de dos, afin d’essayer d’en faire un truc plus sympa. C’est pas gagné vu l’état mais j’y crois ;).
Le lit étant déjà bien branlant et ne tenant presque plus, il n’a pas été très dur à démonter. Quelques coups de maillet par-ci par-la et il était en morceaux ;). Le plus dur allait être d’enlever tous ces vieux clous et de reboucher le tout, mais avec un bon mastic on fait des miracles ! A noter que les pieds étaient tellement abîmés sur les 10 premiers centimètres que j’ai dû couper ceux-ci.
A priori l’ancien propriétaire avait eu un prix sur les clous car il n’a pas lésiné, il y en avait partout ! Ma technique pour les enlever sans trop se galérer est de taper avec une chasse goupille sur la tige du clou, puis quand la tête ressort un peu de l’enlever avec une paire de tenailles. En général c’est assez efficace.
Mais quand le clou est dans une partie de bois fragilisée par le temps ou qu’il a été trop enfoncé, ça peut faire quelques dégâts et du bois peut venir avec quelquefois. À noter que la grande fente était déjà là avant et que ce n’est pas moi qui l’ai faite ;).
En plus des trous laissés par les clous et de la grande fente, j’ai dû aussi reboucher beaucoup, en tout cas plus que je ne l’aurai souhaité, de trous dus à la présence passée d’insectes xylophages. Ça en fait du mastic non? Pas d’inquiétude après ponçage cela fera moins peur ;).
Pour ne pas perdre de temps, j’ai profité que le mastic séchait, pour enlever la partie bombée se trouvant à l’arrière d’un des montants. Un vieux ciseau à bois inséré dans la fente déjà présente, et hop c’était réglé. Comme cela, la future étagère pourra se plaquer au mur.
Je vous épargne l’étape « ponçage du mastic » qui n’est pas passionnante pour passer à l’étape » rebouchage de rainure ». Les minces panneaux qui formaient cette pièce de lit étaient insérés dans une rainure des pieds. Comme j’ai décidé de ne pas les réutiliser, il allait falloir la boucher. Une solution que j’aime utiliser dans ce cas est l’insertion d’une pièce de bois.
Ici j’avais une pièce de sapin qui traînait dans mon bac à chutes. Un léger ponçage et une petite coupe pour la mettre à la bonne longueur ont suffit pour qu’elle soit parfaite pour boucher la rainure. Ensuite je n’ai eu qu’à mettre un peu de colle et attendre que cela sèche.
Pour ramener la baguette à la bonne hauteur par la suite, rien de mieux que mon vieux rabot Stanley. J’ai fait le premier pied et alors que j’allais commencer le deuxième, mon plus grand fils Antoine passait par là. Voila une occasion toute parfaite pour lui apprendre le maniement du rabot. Et il s’en est très bien sorti après quelques conseils même s’il a trouvé ça un peu dur ;).
Le « rouleau » qui donne son nom à ce style de lit, n’était plus trop en forme et ne ressemblait plus trop à un rouleau d’ailleurs ;). Il était quasiment ouvert en deux sur toute sa longueur.
Avec beaucoup de colle à bois et avec beaucoup de serres joints, j’ai recollé celui ci. Comme le dit le dicton: « on n’a jamais assez de serres joints » ;).
Outre le rouleau, il me restait encore ces deux pièces à préparer. La planche fine est celle qui s’insère juste sous le rouleau et la plus grande est celle qui se trouve en bas de la tête du lit. Bien entendu elles sont pleines de trous de vers donc un bon masticage a aussi été nécessaire.
La grande planche avait aussi une rainure (à gauche) pour accueillir les panneaux et une languette (à droite) pour se fixer sur la planche la plus basse et que j’ai décidé de ne pas utiliser pour gagner un peu de poids. Le plus simple a été de les couper à l’ aide de ma scie sur table après m’être assuré qu’il ne restait pas un clou quelquepart dedans.
Le dernier gros chantier qu’il me restait à traiter était la réparation d’un des montants. Le bois était vraiment très fin à cet endroit et il était trop abîmé pour être conservé. La seule solution à mon avis était un insert.
A l’aide de ma défonceuse munie d’une fraise droite, j’ai crée une cavité plus grande que la zone abîmée et d’environ 1 cm de profondeur. J’ai ensuite inséré un morceau de bois de la bonne épaisseur dans celle ci que j’ai collé, mastiqué puis poncé.
J’ai procédé de la même façon pour boucher les deux trous laissés par la barre que je n’allais pas utiliser en bas de chaque montant. Ici cela a été plus simple puisque un morceau de contreplaqué de 5 mm d’épaisseur fixé à l’aide de colle et de quelques clous a suffi. Encore un peu de mastic pour bien finir le travail et c’en serait fini.
Apres cette dernière étape, j’ai procédé au collage du lit, encore un histoire de colle et de serres joints ;).Et avec la structure du lit prête pour la suite, il ne me restait plus qu’a créer les futures étagères. J’avais cette grande planche dans l’atelier achetée au cas où pour le projet du piano transformé en bureau. A l’aide de ma scie à onglets, j’ai commencé par la couper en deux.
Puis ensuite j’ai pu débiter mes étagères avec ma scie sur table et faire les ajustements nécessaires. Les montants de chaque coté n’étant pas parfaitement parallèle l’un à l’autre, chaque étagère a nécessité un ajustement spécifique.
Celles ci seront fixées par les côtés avec des vis ainsi que par des tasseaux que j’ai installés dans le dos du lit.
Afin que les vis de fixation ne soient pas visibles, car il faut le dire une vis c’est pas très beau, j’ai percé les cotés des pieds afin « d’enfouir » la tête de vis. Le petit truc est qu’il ne faut pas trop percer afin que la vis ait quand même de quoi tenir. La petite astuce consiste donc à faire une « jauge de profondeur » à l’aide d’un morceau de scotch.
On place celui ci à la longueur souhaitée, et lors du perçage on arrête quand le scotch touche la paroi. C’est pas cher et efficace !.
Ne faites pas attention à mon assistant Vegas qui n’est jamais très loin de moi. Parfois il est même si près, que ce n’est pas rare qu’il soit tout tacheté de peinture. Mais aujourd’hui pas de risque car la peinture sera noire. C’est rare que je peigne en noir mais depuis le début j’ai pensé que cela serait la couleur idéale pour ce projet. Espérons que le résultat ne me démentira pas.
De retour à l’atelier, le résultat n’est pas trop mal pour le moment mais il me restait encore à teinter les étagères. J’ai une nouvelle fois vérifié que celles ci s’integraient bien et qu’il n’y avait pas de souci d’ajustement dû à l’épaisseur ajoutée par la peinture.
Tout étant ok, à l’aide ma ponceuse excentrique j’ai attaqué le ponçage. Un petit truc que j’ai appris lors de la réalisation de mon établi il y a 6 ou 7 ans et où j’avais connu un souci de couleur, c’est que le rendu donné pour une couleur de teinte est obtenu sur un bois poncé en grain 120 (outre l’essence du bois bien entendu) . Alors depuis je ponce toujours en grain 120 pour être sur que la teinte rende comme je l’espère.
Afin que les étagères tranchent bien avec le noir de la structure du lit, j’ai choisi la finition « Miel mat » de chez V33. J’utilise des mèches de coton pour l’application.
Mon petit truc pour pouvoir teinter toutes les surfaces d’une planche est de planter des petits clous « tête d’homme » de chaque coté de la planche. Ensuite je fixe 2 barres sur mon établi espacées de la largeur de la planche et voila.
Une autre petite astuce: je mets mes pinceaux dans des sacs type « sacs congélation » afin qu’ils ne sèchent pas. Ça me permet de les conserver plusieurs jours voire semaines sans avoir à les laver après chaque utilisation.
On voit un peu mieux sur cette photo le principe. On voit aussi des petits morceaux teints en bas de la photo et vous allez bientôt en découvrir l’utilité ;).
Et voila le résultat final une fois toutes les parties assemblées. Qui croirait que c’était encore il y a peu, un vieux lit bateau récupéré au fond d’une grange ?
J’ai conservé sur les deux montants, les traces de l’ancienne vie de ce meuble. Voir les mortaises, le trou pour le tire-fond ou encore le goujon qui servaient à fixer le montant du lit, apporte cette touche d’originalité qu’on ne trouve que dans les meubles customisés.
Les petites plaquettes préparées plus haut on trouvé leur utilité sur les montants de l’étagère. J’avais besoin d’utiliser des vis pour fixer les étagères mais je ne voulais pas que celles ci se voient. Pour les cacher j’ai donc eu l’idée de coller des plaquettes que j’ai préparées dans le même bois que les étagères.
Je ne suis pas un grand fan des meubles noirs comme vous avez pu vous en apercevoir au travers de mes différentes réalisations, mais pour ce projet cette couleur s’est imposée d’elle même. Je ne voyais pas d’autre couleur aussi adaptée pour le réaliser.
Les petites réparations amenées sur le haut du montant droit ne se voient pas une fois le montant peint. C’est vraiment magique la peinture ;).
Lors de la conception j’ai hésité un moment pour mettre une étagère tout en bas. Et au final j’ai pensé que cela ferait trop chargé et surtout que cela dissimulerait trop le passé de lit du meuble. Pour vous c’est mieux comme ça, ou une étagère supplémentaire aurait été mieux?
C’es la première fois que travaillais sur un lit bateau et c’était intéressant. Le fait que ce genre de lit n’ait pas des côtés symétriques, en général un seul coté est décoré car l’autre est contre un mur et donc non visible, a apporté des petites contraintes sympa. Par exemple les étagères sont en retrait sur le montant droit mais dépassent du coté gauche.
La bise
Mat
Le déroulement de ton travail est passionnant, bourré d’astuces. Le rendu final est super. A mon goût j’aurais mis une étagère en bas. Le contraste de la peinture noire et des étagères est parfait. BRAVO
Bonjour Annie,
Merci beaucoup pour ton commentaire. Ça me fait toujours super plaisir de voir que le temps passé à faire les articles est apprécié et surtout peut être utile.
Je note l’avis pour l’étagère en bas. Il me reste l’autre morceau du lit encore et donc si je la refais aussi en étagère, j’en mettrais surement une en bas.
Bonne journée
Mat
Super , étagère lit bateau mais perso , j aurais peint les étagère en noires ..affaire de goût !😉plutôt qu’ une étagère en bas qlls crochetbpour prendre des objets ! ….apres ce que j en dis c est » juste » mon avis ….belle réalisation suis tjs ravie de ce que’tu fais 😲
Bonjour,
C’est marrant, l’idée de mettre des crochets en bas m’a aussi traversé la tête mais je n’en avais pas sous la main. Par contre je n’avais pas pensé à tout faire en noir. Tu ne penses pas que cela aurait fait trop « massif » ?
Merci pour le commentaire et merci également pour les deux idées que je note pour l’autre partie du lit qu’il faudra bien que je refasse un jour.
Bonne journée
Mat
Bravo, encore une magnifique réalisation ! J’aurais peut-être aussi placé une étagère dans le bas mais il s’agit juste d’une question de goût… J’aime beaucoup le contraste créé avec la peinture noire et le bois teinté !
Et merci pour toutes ces astuces que tu partages au fil de tes publications, qui sont toujours agréables à lire, même lors des phases de ponçage 😉
Bonjour Marjorie,
Merci pour ton retour super gentil. Le ponçage c’est vraiment ma hantise, à un tel point que je commence à me renseigner pour acquérir une aérogommeuse, mais si j’arrive à rendre cette étape pas trop embêtante à lire, c’est génial ;). Très content que tu aimes le contraste entre le noir et le bois teint, c’est quelque-chose que j’aime beaucoup alors quand j’en ai l’occasion , je ne me prive pas 😉 Et je note le +1 pour l’ajout d’une étagère en bas.
Bonne journée
Mat
bravo … extra … j’adore 😉
Très content que vous trouviez ces étagères sympa. Merci beaucoup
Bonne journée
Mat