De cadre de miroir à tableau noir 10


Un midi en rentrant de ma pause déjeuner, j’ai aperçu du coin de l’œil ce qui semblait être un morceau de bois entre deux poubelles. Ni une ni deux, j’ai fait demi-tour pour aller voir plus précisément ce que c’était. Et si vous « chassez » aussi les récups en bord de route vous devez connaitre ce sentiment, où on a le cœur qui s’emballe un peu car on ne sait pas l’état de la pièce qu’on a aperçue ni si ça vaudra vraiment le coup. Autant vous dire que j’étais à fond quand j’ai sorti ce cadre de miroir, surement un dessus de coiffeuse, d’entre ces deux poubelles. J’ai pris le temps de bien le regarder pour m’assurer qu’il n’était pas cassé mais comme tout était nickel, il a fini dans le coffre de la voiture en un éclair ;).

De retour à la maison, j’ai du patienter quelques jours afin d’avoir du temps a lui consacrer. Je ne vous cache pas que j’étais vraiment impatient de m’y mettre. Alors dès que le moment s’est présenté, j’ai saisi l’occasion. Et ce n’est pas parce que le miroir est cassé qu’on ne pourra rien faire du cadre, au contraire ça ouvre plein de possibilités ;). Mon idée est d’en faire un tableau noir avec quelques ajouts sympas.

Entre les inscriptions et les vieux clous tenant le fond, aucun doute sur le fait que cet objet a déjà quelques dizaines d’années. Cela aurait vraiment été dommage qu’il finisse à la poubelle comme ça.

Apres quelques minutes à enlever la plaque du fond, j’ai poncé à la main le vernis qui s’écaillait sur tous les endroits facilement accessibles. Inutile de rappeler que le port d’un masque est toujours bien dans ces conditions pour éviter de respirer les poussières fines générées. Ce ponçage a mis en lumière quelques trous de vers qu’il faudra reboucher mais rien de bien méchant qui résisterait à un peu de mastic à bois.

Mais avant cela j’ai retourné le fond parce que la face arrière était plus propre et j’ai fixé provisoirement celui-ci à l’aide de quelques pinces Wolfcraft le temps que je trace les contours pour la découpe.

La plaque reposait initialement sur le dos du cadre mais pour réaliser mon tableau je vais avoir besoin que celle-ci repose désormais dans la feuillure prévue pour le miroir. Vu la forme galbée du cadre, impossible de prendre des côtes pour la découpe. La seule solution c’est d’obtenir un tracé de découpe en se servant du cadre comme modèle.

Et voila une belle ligne. Il m’a juste suffit de la suivre pour obtenir la forme voulue. La plaque étant très fine (4mm) je pensais la découper à la scie sauteuse mais finalement je me suis rabattu sur le cutter. La scie abîmait trop le bois.

De retour sur le cadre, j’ai appliqué une couche d’apprêt sur les endroits que je ne pouvais pas poncer. Vous connaissez cette petite technique que j’utilise souvent comme ici ou ici.

J’ai par la suite appliqué la première couche de peinture, du blanc comme souvent car cela fait bien ressortir les sculptures je trouve ;). Le miroir provenant surement d’une coiffeuse, j’ai découpé une planche afin de fixer celle ci au niveau de la base du cadre. Une planche toute carrée n’aurait pas été raccord avec le style du miroir alors pour lui apporter un peu de forme, la petite astuce a consisté à recopier la courbe d’un des côtés du cadre. Il suffit de la placer sous le cadre, de s’assurer qu’on est bien d’équerre et de tracer au crayon. Facile non ;).

Apres cela une scie sauteuse est l’outil parfait pour effectuer la découpe. C’est déjà mieux mais l’aspect ne faisait pas encore vraiment fini ce qui m’embêtait

Par chance j’ai cette fraise à doucine dans mon attirail de fraises pour ma défonceuse. Malgré sa taille, elle peut faire des petits miracles pour transformer une planche basique et lui donner un aspect « travaillé »

Un petit coup de ponçage supplémentaire et j’ai pu faire une présentation pour me rendre compte du rendu. C’est déjà beaucoup mieux comme cela non ? ;).

Pour la fixer je ne suis pas allé chercher bien loin la solution. J’ai juste sorti mon kit mini Kreg qui est « the solution » quand ce genre de fixation un peu spécifique est nécessaire.

Mais avant d’assembler la planche au cadre définitivement, il me restait une petite étape : faire les trous pour insérer des petits crochets en bois, les mêmes que sur cette fenêtre. J’ai réglé mon équerre à combinaisons sur 45mm et il ne me restait plus qu’à faire un petit trait pour marquer l’emplacement. Trop « fass » comme disent mes enfants ;).

Pour les fixer, juste un petit point de colle et une vis assurant le tout à l’arrière et j’étais bon pour appliquer une couche de peinture noire en bombe. Ça me fera une bonne sous-couche lorsque j’en serai à faire la patine finale.

Et même si la peinture en bombe sèche plutôt vite, avec les températures du moment, j’ai préféré lui laisser un peu plus de temps pour être sur. Cela m’a donc permis de m’atteler à la préparation de la surface du futur plateau. Avec un marqueur j’ai entouré tous les petits trous de vers que j’ai pu détecter. Je trouve que cette petite étape évite d’en oublier plutôt que de les reboucher directement.

Par la suite je n’ai plus qu’à appliquer mon mastic magique ;). J’ai pendant très longtemps utilisé de la pâte à bois mais les résultats sont de loin bien meilleurs avec du mastic. Et le prix n’a rien à voir non plus. Le seul hic c’est qu’on est obligé de peindre la surface mais ici aucun souci avec ça.

Le mastic séchant, j’ai assemblé le cadre avec la planche d’ajout. J’ai fait une petite prière pour qu’il ne pleuve pas pendant le temps ou j’allais devoir être dehors pour peindre. SI je vous dis qu’en hiver je rêve d’une pièce pour peindre vous pouvez me croire. En cette période la météo est ma plus grosse contrainte et des projets qui me prendraient quelques heures en été peuvent me prendre plusieurs jours en ce moment.

Le cadre étant désormais peint, j’ai pu procéder à l’assemblage final. Le panneau étant fin, je l’ai renforcé en ajoutant des tasseaux traversants et sur les côtés.. Cela permet aussi de bien le maintenir au passage.

Petit truc indispensable lorsque l’on réalise un tableau noir: avant d’écrire quoique ce soit il faut avant la première utilisation, frotter la surface avec une craie. Cela peut paraître bizarre mais si on zappe cette étape, il sera très dur par la suite d’effacer ce qui sera écrit… J’ai donc « rodé » le tableau avec de la craie et j’ai ensuite nettoyé le tout avec un torchon légèrement humide.

Les fêtes de fin d’année approchant, yes j’espère avoir de nouveaux outils ;), je me suis dit que je pourrais momentanément utiliser ce tableau pour faire un petit élément de déco sympa.  Alors pour avoir une belle écriture j’ai utilisé la même technique que lors de ce projet.

Mais ici j’ai frotté le dos du papier avec de la craie pour avoir une belle marque sur le tableau . Ensuite je n’ai juste eu qu’à repasser sur les traces laissées avec un marqueur craie que j’ai pris sur Amazon. C’est plus pratique qu’une craie et cela s’efface de la même façon ;).

Mais vous me connaissez, je ne me suis pas arrêté à ce simple « Joyeux Noël », et j’en ai ajouté un peu plus ;). Quelques feuilles de houx, une belle arabesque, un petit mot en anglais et le tableau était prêt. J’ai pioché dans les décos de Noël de ma femme (elle en a plein , elle adore ça ;)), et j’ai trouvé ces 5 chaussettes qui se prêtaient bien au sujet.

L’effet de patine a été réalisé tout simplement en ponçant certaines parties afin de faire ressortir le bois en dessous puis en appliquant une couche de vernis mat sur la totalité du cadre. Cette petite rose ressort ainsi plus et donne du relief. Tout ce que j’adore ;).

Afin que la planche ne fasse pas « pièce rapportée » j’ai patiné de la même façon les petits taquets en bois. Et comme on voit souvent des marques d’sures autour de ce genre d’accroches , j’ai recrée celle ci. C’est la où se trouve l’intérêt d’avoir bombé la planche en noir avant de la peindre en blanc. Cela permet d’avoir une couleur autre que le bois clair de la planche d’origine.

Si je devais choisir mon morceau préféré ce tableau, je pense que cela serait celle-ci. La sculpture est simple mais j’adore ses courbes. Le blanc les fait bien ressortir et je me dis quel dommage de ne pas avoir trouvé la coiffeuse qui devait allait avec ce miroir. Elle devait être magnifique !

Quel est votre avis sur le choix que j’ai fait pour la découpe de la planche? C’est mieux comme cela ou il fallait la laisser droite? En ce qui me concerne je trouve qu’elle a un bon look ainsi ;).

Vous l’aurez peut être remarqué, je n’ai pas fait mention de l’étape ou j’ai peint la plaque de fond avec de la peinture « à tableau noir ». La raison est simple, la peinture que j’ai utilisée était la fin d’un pot que je voulais absolument terminer avant de le jeter. C’était une peinture glycéro très odorante et comme je fais attention à ce genre de chose, je préfère ne pas vous la recommander. On trouve désormais des peintures acrylique tout aussi bien et plus respectueuses de l’environnement ;). Ça n’enlève rien quand même au look de ce petit tableau noir ;).

Dans les jours qui viennent, une fois que nous serons allés chercher le traditionnel sapin et qu’il sera bien décoré, je vais pouvoir installer cette « petite » déco dans le salon. Après cela, je le verrais bien faire sa vie dans une entrée. Il serait parfait pour y accrocher sacs à main ou d’école, écharpes et manteaux tout en distillant des petites infos à ne pas oublier en partant de la maison ;).

La bise

Mat

 


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10 commentaires sur “De cadre de miroir à tableau noir