Une étagère Indus toute en récup 21


Bonjour les amis. Je suis content de partager avec vous ce projet qui est né d’un besoin tout bête: j’en avais marre que ma fille laisse en bazar (comprendre en bord**) le bas de l’escalier qui va à sa chambre ! Soi disant qu’elle n’avait rien pour ranger ses affaires de classe et ses chaussures, et ça c’est quelque-chose que je peux comprendre. Du coup en bon Papa (je l’espère ;)) je me suis mis en quête d’un petit meuble. Il devait être ni trop haut, pour aller sous la fenêtre, ni trop large, pour ne pas gêner avec l’escalier.

Ne trouvant rien après quelques jours, je me suis décidé à le faire moi-même. J’avais en stock ce parc à bébé récupéré en déchetterie ainsi que des bancs restant de ce projet. Et si j’essayais d’assembler les deux pour faire une étagère avec un petit style Indus ;)?

Première étape dans ce projet : le démontage ! Comme je vais avoir besoin de raccourcir les barreaux, pas vraiment le choix que de passer par là. Heureusement les barreaux n’étaient pas collés individuellement. Seuls les barreaux des extrémités étaient agrafés.

En insérant un tournevis plat sous l’agrafe, parfois à l’aide d’un marteau ;), j’ai réussi à la faire remonter assez pour l’enlever avec un paire de tenailles.

Quand les deux barreaux de chaque coté sont détachés, les autres sont automatiquement libérés. Reste ensuite à enlever les deux agrafes restantes.

Après 32 agrafes retirées et 2 tournevis cassés, bah oui à la base ce n’est pas fait pour enlever des agrafes ;), j’ai obtenu un bon gros tas de pièces. Et le plus drôle, si je puis dire, c’est que je devais désormais les poncer….
Ô rage ! ô désespoir ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Mais comme je n’avais pas envie de m’y mettre de suite, j’ai commencé par poncer les futures étagères à l’aide de ma ponceuse orbitale.

Et on n’oublie pas de faire le dessous qui sera aussi visible. Si cette planche vous dit quelque chose c’est normal 😉 ! C’était l’assise des bancs qui allaient avec cette table que j’ai refaite récemment. Rien ne se perd, tout se transforme !

Comme je n’allais pas avoir le choix de poncer les barreaux, autant se faciliter la tâche en coupant l’excès de longueur que je n’utiliserai pas. Avec 25 cm en moins par barreau et, pour 40 barreaux, ça fait quand même 10 mètres de moins à poncer. Mon astuce pour couper des séries sans mesurer, est d’utiliser une cale que je fixe avec une pince comme ci dessous ;).

La corvée du ponçage (à la main) effectuée, j’ai pu passer à la phase de la construction. Il fallait que je repère les endroits où percer et pour cela j’ai utilisé un barreau comme butée d’un coté.

Un petit tour par la perceuse à colonne, j’adore cet outil car je trouve son bruit zen, et les bases étaient prêtes.

Dans les bases à 5 trous, j’ai effectué une coupe pour n’en garder que trois. Celles-ci iront ensuite sur les cotés de l’étagère. Les bases longues à 10 trous seront utilisées pour faire le « fond ». Une fois les emplacements déterminés, j’ai fait quelques essais de fixation pour voir si tout collait sur une des étagères.

C’était OK et je pouvais donc assembler de nouveau les bases et les barreaux. Mais je suis vite tombé sur un problème : obtenir une hauteur identique sur toute la longueur d’une partie (bases + barreaux) n’était pas facile

Alors après un moment de « reflexitude aigue » 😉 , je me suis créé ce petit gabarit. La planche centrale est à la longueur exacte de l’écart que je voulais entre chaque étagère. Les deux autres morceaux de bois servent de butées.

En pratique il ne me restait donc plus qu’à passer chaque partie dans le gabarit. A certains endroits je devais enfoncer plus les barreaux et pour d’autres faire le contraire.

A chaque calage de barreau, j’ai pris le temps de fixer celui-ci, et ce à chaque extrémité, grâce à mon pistolet à clou pneumatique. Mais comment j’ai pu faire avant d’avoir cet outil !?

Avec les trois premières parties réalisées, j’ai effectué un petit test pour me donner un aperçu du rendu. On ne va pas se mentir, mais j’étais assez dubitatif sur le moment ;). Je n’étais pas sûr que le résultat soit au rendez-vous mais bon après je me suis dit : « au pire je me rate ». Car oui ça arrive qu’on se rate sur un projet mais après on le refait ou on se rattrape sur celui d’après.

J’ai donc fini d’assembler toutes les parties et j’ai masqué les marques des clous à l’aide de mastic à bois. Chouette encore un peu de ponçage en prévision ;).

Il restait cependant encore un peu de boulot. Comme je n’avais que deux bancs mais que je voulais trois étagères, il fallait donc en faire une. Par chance les tablettes en pin qu’on trouve dans le commerce ont la même épaisseur.

J’ai coupé la tablette à la bonne longueur puis j’ai tracé le surplus à enlever en longueur. Pour une découpe de cette longueur je préféré utilisé ma scie circulaire qui fera une coupe plus droite qu’une scie sauteuse.

Et pour reproduite les angles, rien de mieux que d’utiliser un objet qui a le bon radius (qui se rappelle de ses cours de géométrie 😉 ?). J’avais pensé pouvoir utiliser une des étagères existants comme modèle, mais cela n’allait pas. En rouge ci-dessous, j’ai rayé les mauvais traits donc, et avec les flèches je vous ai indiqué les traits de coupe finale obtenus avec mon rouleau de scotch.

La longueur, la largeur et les angles, tout était OK. Dernière étape donc : réaliser un chanfreinage avec une fraise quart de rond. Ayant la chance d’avoir une défonceuse sous table j’ai choisi cette option plutôt que d’essayer de le faire à la ponceuse.

Et voila la dernière étagère à coté de son modèle. Et je dois vous avouer que je suis plutôt content de moi. Les deux n’ont pas beaucoup de différences.

Il était désormais temps de passer à la meilleure étape: la peinture ;). Avec la chaleur qu’il faisait récemment chez moi, je ne me suis pas fait prier pour m’installer au soleil. En deux heures de temps j’ai pu appliquer 3 couches recto-verso de peinture sur toutes les parties.

Entre chaque couche, je me suis occupé à teindre les étagères. J’ai appliqué sur celles-ci trois couches de teinte couleur chêne moyen et ce, des deux cotés. J’aime bien, dans les étapes de finition, garder plusieurs choses à faire car cela permet de ne pas attendre qu’un truc sèche pour en faire un autre.

Pour accentuer le coté Indus de ma petite étagère, j’ai choisi de lui mettre des roulettes. Pour quelques euros j’ai trouvé mon bonheur chez Action. Le hic c’est qu’elles ne font pas du tout style Indus :D.

Une petite customisation s’imposait et pour me faciliter le truc j’ai démonté les roulettes. Comme ça je vais pouvoir les peindre. Rien de bien sorcier, il faut juste ne pas perdre de pièces ;).

C’est la même histoire pour la visserie. Je la voulais en noir mais ou les vis étaient trop courtes, ou trop longues, ou du mauvais diamètre. Bref pas d’autre choix que de peindre le tout soi-même.


Un couvercle de boite à chaussures est parfait pour planter les vis et peindre tout le reste en même temps.

Installé sur ma base tournante, j’ai appliqué de la peinture noire en bombe. Pensez à faire cela dans un endroit bien ventilé ou à porter un masque si vous ne voulez pas avoir la tête qui tourne ;).

Je pensais avoir fini mais au dernier moment j’ai dû faire des petites platines pour attacher les roulettes. J’ai coupé 4 morceaux dans une chute puis j’ai chanfreiné et percé le tout. Un petit coup de teinte, comme pour les étagères, et hop c’était fini.

L’assemblage final a été rapide et facile. Il m’a suffi de mettre les boulons et de serrer le tout pour que l’étagère prenne vie. Plus facile à monter qu’une étagère Schtomëul d’Ikeo 😉

Pour renfoncer la teinte des étagères, j’ai appliqué une couche de cire en finition « chêne moyen ». Ça protégera en plus le bois et ça sent tellement bon la cire !

Les platines sont fixées avec des vis à l’étagère et les roulettes sont fixées avec des tirefonds. C’est bien solide et cela donne assez de hauteur pour ranger des chaussures dessous.

J’avais quelques doutes sur la solidité qu’aurait l’étagère une fois montée. J’avais notamment peur qu’elle ait un peu de gîte, mais en fait, elle est bien rigide. Elle est donc bonne pour le service, vu que ma fille n’est pas une tendre princesse avec les meubles ;).

Dès le début du projet je voulais donner l’impression que les barreaux étaient en acier. C’est un petit soulagement de voir que le résultat final le laisse penser. De prime abord, vous penseriez que c’est du bois ?

J’ai longtemps hésité à mettre un rebord à l’étagère supérieure puis j’ai décidé de ne pas le faire. Je trouve que son look est plus fluide comme ça , et vous?

A croire que ces bancs étaient fait pour finir dans ce projet. La profondeur de l’étagère ne dépasse pas les 28 cm, et donc elle ne gêne absolument pas avec l’escalier. J’adore ces petites victoires anodines de la vie quand tout se goupille bien ;).

Et bien sur maintenant que j’ai une jolie caisse vintage 😉 , je ne vais pas me priver de l’utiliser en déco. Cela serait dommage :D.

J’espère désormais que ma fille prendra le temps de se servir de l’étagère et d’y ranger ses affaires. Et comme je sais qu’elle lit mes articles je vais lui adresser un petit message : « Chérie, tu vois le travail que cela a demandé de te faire une étagère, unique en plus, pour que tu puisses ranger…Alors utilises la car tu n’auras plus d’excuses si c’est le bazar désormais » 😉

La bise

Mat


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

21 commentaires sur “Une étagère Indus toute en récup

  • Annfil

    C’est encore une fois génial ! Comme quoi il ne faut rien jeter. Mais tu as beaucoup de matériel : ponceuse, scies, etc J’aime aussi très explications très claires et comme cela a l’air simple !!!! Elle est superbe cette étagère et je ne doute pas que fifille chérie va l’utiliser à bon escient. BRAVO

    • mm
      Mat Auteur de l’article

      Encore une fois merci beaucoup Annfil ! 😉 Je ne pense pas avoir beaucoup de matériel, en tout cas pas assez à mon gout ;). En réalité c’est du matériel électroportatif (ponceuse, scie sauteuse) que j’ai acquis au fil de l’eau selon les besoins et surtout quand cela valait le coup. Apres le matériel plus important, c’est des cadeaux que je me fais de temps en temps. Le truc c’est que je les répare quand ils tombent en panne du coup ça revient pas très cher . On pourrait faire le même projet sans outil électrique sans aucun doute, c’est juste un peu plus long. Cela pourrait être une belle idée pour un futur article . Content de voir que tu aimes les explications détaillées, car je suis un grand bavard, et j’ai parfois peur d’en mettre trop ;).

    • mm
      Mat Auteur de l’article

      Oui voila Béatrice, je n’arrivais pas a trouver la Shtomeul, les vendeurs d’Ikéo n’étaient pas très sympa ;). Merci beaucoup et votre commentaire m’a bien fait rire 😉

  • HELIES michele

    Que de travail …mais désolée de le dire « j aime pas !😣🙄🙄! Je trouve trop de travail pour le rendu …..j aurais plutôt fait un banc avec des corbeilles pour ranger chaussures ou accesoirs. . Mais ça c est juste mon avis ! Belle soirée à très vite pour d autres découvertes j espère 😉

    • mm
      Mat Auteur de l’article

      Mais comment ça tu n’aimes pas Michele ? 😉 😉 . Bon sinon aucun souci, il ne faut pas être désolée. Tu expliques ton ressenti, donne ton point de vue et cela me va tout à fait. Ça aide toujours a s’améliorer les retours. Ici je n’ai pas pris l’option de faire un banc à paniers comme tu le proposes, car ma fille avait eu pendant un moment quelque chose de similaire et cela n’avait pas solutionné son petit problème avec le rangement 😉 . Merci en tout cas pour ton commentaire et à bientôt.

  • viviane BOUTE

    J ADOORE ! regarder vos transformations est un vrai bonheur ! Puissiez vous convertir un maximum de gens pour éviter tout ce gâchis que l’on peut voir dans les déchetteries. Bravo

    • mm
      Mat Auteur de l’article

      Cela me rend super heureux si vous appréciez mes petits projets Viviane. Merci beaucoup et restez a l’affût si vous aimez les « sauvetages déchetterie » car je viens d’y sauver un tabouret qui devrait valoir le détour. A très vite.

  • uglietta geneviève

    Bravo j’aime beaucoup vos réalisations, cela correspond à mon univers et l’esprit récup qui m’habite depuis plusieurs années. Vous évoquez un pistolet à clou qui fait des merveilles pouvez vous me donnez la référence, je crois que je devrais investir, pas trop dangereux en manipulation ?

    • mm
      Mat Auteur de l’article

      Très content que vous aimiez le style de mon travail, merci beaucoup. Si vous investissez dans un cloueur pneumatique, une chose est sur vous ne le regretterez pas ! Cela ne pose pas de problème de sécurité particulier tant que l’utilisation faite est conforme à celle prévue. Les références de celui que j’utilise sont dans l’article via un lien souligné. Cela vous ouvrira la page Amazon détaillant les spécificités du pistolet. Bien entendu comme tout outil pneumatique , un compresseur est nécessaire pour l’utiliser. Il existe sinon des pistolets a clou en version électrique.

  • Philippe

    Je découvre cette réalisation avec juste un peu plus d’un an de retard (mais mieux vaut tard …) et je partage l’envie d’Annfil ; comme d’hab, c’est génial et particulièrement bien expliqué. Quand je pense que je cherche des roulettes de style indus pas chères, alors que j’ai en stock les mêmes roulettes provenant d’Action et une bombe de peinture noir mat… Bref, heureusement que tu es là ; continue longtemps de nous régaler.

    • mm
      Mat Auteur de l’article

      Comme tu dis mieux vaut tard que jamais 😉 . C’est super cool en tout cas que l’astuce puisse te servir. Merci beaucoup pour ton commentaire super sympa et a très vite.
      Mat