Customiser un buffet avec des fenêtres 14


Ça faisait longtemps que j’en rêvais et j’ai enfin fini par le faire: restaurer ce vieux buffet et le marier avec des fenêtres ! Enfin ! Je vous l’avais présenté dans les Récups – Hiver 2017 et depuis, je cherchais des fenêtres qui puissent avoir les bonnes dimensions afin de remplacer les portes manquantes. Deux ans se sont donc écoulés…. J’ai épluché pendant cette période le Bon Coin, Facebook Market, et même les recycleries et autres Emmaüs sans succès. Alors comme je ne trouvais pas mon bonheur, il ne me restait plus qu’une seule solution: adapter des fenêtres ;).

J’ai longtemps hésité à devoir adapter des fenêtres vu la quantité de travail qui devait déjà être réalisé sur le buffet en lui même. Le plateau était fendu et de travers pour commencer.

Le pied avant gauche dissimule derrière un semblant de moulure, un bois complètement rongé par les vers.

Et c’est encore pire du coté droit. Comme j’ai récupéré ce buffet au fond d’une vieille grange avec un sol en terre, rien de bien étonnant non plus ;).

Une seule solution donc pour réparer les pieds: les couper ! Radicale comme solution mais efficace ;). Pour cela j’ai dressé une règle de maçon en alu et après m’être assuré que tout était bien d’équerre, j’ai utilisé ma scie circulaire pour parvenir au résultat souhaité. Le buffet mesurait près d’1 mètre 30, cela le rendra un peu moins massif, ce qui m’arrange. C’est donc du gagnant-gagnant.

Voila ! Déjà une première étape de réalisée et le buffet repose sur des « fondations » un peu plus saines. Le fond en lambris n’a posé aucun souci à enlever vu son état de vétusté. Juste quelques pointes par ci par là.

Par chance j’avais en stock des lames à volets qu’on m’avait donné il y a longtemps. C’était parfait pour réaliser les séparations dont j’avais besoin. Avant de me lancer dans le reste du projet, j’ai placé les fenêtres que j’allais devoir intégrer dans le buffet afin de me donner un aperçu du résultat souhaité et du travail à effectuer. C’est à ce moment la que je me suis dit que ça devrait le faire ;).

Le buffet étant « vide », je vais me servir de ces planches de pin achetées en GSB (grande surface de bricolage ;)) pour réaliser le plancher, les cloisons et les étagères.

Mais tout d’abord le plancher. La seule difficulté qui se rencontre souvent sur ce type de vieux buffet est que rien n’est vraiment droit. Du coup il faut oublier les belles coupes rectilignes et plutôt travailler patiemment à l’ancienne. Mon vieux rabot centenaire est l’outil idéal pour faire ce genre d’adaptations.

J’ai fait la même chose pour les cloisons de séparations. Le tasseau cloué sur le dessus permettra de la fixer ensuite à la structure du buffet.

Avec les deux cloisons en place et fixées par le fond, le dessus et le dessous, j’ai pu ajouter les deux lames de volets qui allaient me servir à tenir plus tard les fenêtres. Quelques équerres dissimulées et mon pistolet pneumatique à clous ont suffit pour obtenir une fixation solide.

Au tour du plateau désormais car il nécessitait un gros travail de consolidation et de remise en état. Afin d’y voir plus clair j’ai commencé par effectuer un premier ponçage grossier au grain 60. Il y avait tellement de crasse et de produits qui avaient coulé dessus que ce n’était pas un luxe.

Apres cette étape j’ai voir que la fissure du plateau était plus importante que prévu. Le risque surtout était qu’elle continue de s’agrandir une fois le meuble au chaud dans la maison. Pour éviter cela il existe une méthode qui est d’insérer des « clés » en forme de sablier. Je vous explique ;). Avec Word j’ai rapidement créé des formes que j’ai imprimées.

Quelques coups de ciseaux plus tard et grâce à de la colle en spray, j’ai mis en place ces formes sur le plateau à l’endroit à réparer.

Puis à l’aide de ma défonceuse, je me suis servi de ces formes comme d’un gabarit , pour usiner emplacement des futures clés.

Dans une chute des lames de volets coupée en deux, j’ai découpé les mêmes formes grâce à ma scie sauteuse.

Apres cela, j’ai adapté une par une les clés à insérer avec une râpe à bois pour m’assurer que celles-ci soient le plus serrées possible dans leurs logements, avant de les mettre en place et de les coller.

Et voilà le tour est joué. Quelques coups de rabot pour tout mettre bien de niveau et le plateau ne s’ouvrira plus.

Les travaux sur la structure du buffet étant OK, il était temps de s’attaquer aux fenêtres. Le gros du travail allait être de réduire les deux grandes vitres de 15 cm. J’ai donc commencé par enlever le mastic retenant le carreau du bas à l’aide de mon décapeur thermique. Pour ne pas éclater la vitre, j’ai utilisé une chute de palette afin d’éviter que la vitre prenne trop de chaleur.

Je peux vous garantir que ce n’est pas une étape de tout repos car c’est assez long. Il faut chauffer une petit zone de quelques centimètres puis à l’aide d’un couteau, enlever le mastic rendu moins dur.

Une fois le mastic bien enlevé, il reste souvent comme ici des agrafes retenant encore la vitre en place. Il suffit de les lever une à une et à l’aide d’une pince, de tirer dessus.

La dernière étape, la plus risquée en somme se fait au doigté je dirais. J’ai tapoté avec le bout de mes doigts à différents endroits de la vitre pour la faire bouger et petit à petit, elle s’est décollée. Et quand on y arrive sans la casser, c’est une sensation géniale !

Pour continuer, j’ai supprimé les feuillures sur les fenêtre à l’aide de ma scie sur table. Je ne savais pas qu’elle vivait ses dernières moments à cet instant, car depuis, elle est tombée en panne….

Rien de bien compliqué ensuite pour raccourcir la fenêtre. Juste un petit coup de scie à onglets aura suffit. Attention tout de même à s’assurer qu’il n’y a pas un clou ou un vis à cet endroit afin d’éviter que la lame ne tape dessus ;).

Ma fenêtre faisait certes la bonne hauteur désormais, mais il fallait encore que je reconstruise le bas. C’est un peu de boulot mais ce n’est pas très compliqué. En grattant la peinture, on trouve facilement les chevilles de bois qui verrouillent le tenon dans les mortaises.

Avec le chasse goupille, il suffit de pousser ces chevilles et avec un maillet on arrive facilement à sortir la traverse.

Je n’avais pas besoin des tenons de la traverse donc je les ai coupés et avec une scie j’ai recréé l’emplacement pour pouvoir réinsérer la traverse.

Pour corriger les petits écarts de coupe, j’ai fouillé dans ma poubelle de chutes et j’ai trouvé ce petit bout de bois. Un peu de colle pour bien le maintenir en place et une fois coupé correctement on ne verra plus rien ;).

Et voici le côté obscur de la fenêtre: le dos ;). En enlevant le rebord extérieur un peu trop de matière est partie et il allait falloir réparer cela.

Comme souvent mon cloueur pneumatique est venu à la rescousse. J’ai découpé un petit morceau de contreplaqué que j’ai fixé pour masquer le tout. Adieu la traverse moche et les chevilles de bois masquant les vis Kreg utilisées pour sa fixation.

Dernière étape pour cette fenêtre: couper le carreau et le remettre en place. Je stressais un peu car il ne fallait pas que je le casse mais tout s’est bien passé. J’ai tracé un trait au marqueur pour guider la coupe et je suis repasser dessus avec ma molette coupe verre. J’ai ensuite inséré un crayon de chaque côté sous la ligne et avec une légère pression le verre s’est séparé en deux. Nickel ;).

Quelques clous pour fixer le nouveau carreau dans le cadre, un peu de mastic de vitrier et le tour était joué.

Le projet avançait bien mais il me restait encore beaucoup de travail après avoir réglé le problème des fenêtres trop grandes. Si je voulais peindre le buffet, il fallait que je le ponce. Arghh c’est pas marrant ça mais c’était indispensable ! Un papier en grain 120 monté sur ma ponceuse a fait l’affaire.

Les tiroirs eux ne seront pas peints mais ils ne pouvaient non plus échapper à un bon ponçage vu l’état du vernis. Et comme une des poignées était cassée et que je ne prévoyais pas de réutiliser les autres , je les ai supprimées.

La petite astuce pour ne pas les abîmer, je m’en servirai sûrement dans un autre projet ;), est d’utiliser une pince multiprise. On tourne gentiment de gauche à droite pour faire céder le peu de colle, s’il y en avait, qui reste.

Avec une structure plus propre et toute poncée 😉 , c’était plus facile d’y voir clair. Il me restait encore à faire les ajustements pour être sûr que les fenêtres rentrent correctement. Ça commence déjà à ressembler à un truc sympa non ?

Le montant gauche et la traverse centrale étaient parsemés de trous de vers. Pour avoir déjà peint des vieux meubles sans avoir rebouché ces trous, le résultat n’est pas top. Alors j’ai sorti le mastic à bois et j’ai tartiné.

Forcément on en oublie toujours mais ceux qui restent donnent du cachet. On s’en rend souvent compte après le ponçage du mastic ;). Avant de passer à la suite, j’ai tracé emplacement des paumelles qu’il allait falloir usiner.

Encore une fois ma défonceuse équipée d’une fraise droite s’est avérée redoutable pour ce travail. Je n’ai eu à faire que de petits ajustements au ciseau à bois pour que les paumelles s’encastrent.

Vous savez ce que signifie ce petit rouleau? Et oui il annonce la peinture… Ce truc est génial: il est pré scotché et permet de masquer 55 cm d’un coup. Parfait pour protéger le plateau du buffet.

La preuve en image ! Je n’ai juste eu qu’à mettre un peu de scotch à peinture aux endroits où je voulais le maintenir plus précisément.

Les fenêtres, elles, ont été plus longues à masquer car j’ai dû les protéger recto verso. En guise de papier j’utilise celui fourni dans les emballages Amazon. C’est impeccable pour ce genre d’utilisation, c’est du recyclage et c’est gratuit !

Par chance le temps s’est mis de mon coté et j’ai pu peindre le buffet et les fenêtres. Vous le savez pour ce genre de travail je ne jure que par mon pistolet à peinture basse pression et ce projet ne fait pas exception à la règle. En une demi heure tout était peint ! Enfin la première couche

J’avais encore cependant un ajustement à faire sur les fenêtres centrales. C’était un peu l’inconnu de ce projet car jusqu’à la fin j’ai hésité sur la façon dont j’allais les intégrer. Elles n’étaient pas assez larges et j’ai donc dû trouver une solution. J’ai cloué une baguette d’un côté et de l’autre je me suis servi d’une baguette pour accueillir les paumelles.

Le dernier « bricolage  » qui me restait à faire avant de peindre l’intérieur et les étagères, était de poser des baguettes sur le devant de celles ci. L’intérêt? Les rendre visuellement plus épaisses. Et pour ne pas me tromper dans les découpes j’ai utilisé une jauge ou tare maison: deux chutes de bois et une pince.  On fait toucher les deux extrémités contre les parois du meubles et on verrouille avec la pince.

Après on n’a plus qu’à poser la jauge sur la scie pour la régler. Et je savais bien que ces baguettes pleines de clous récupérées à la déchetterie me serviraient un jour 😉

Quelques petits clous pour les fixer aux étagères et j’ai pu les peindre. Toujours au pistolet, mais ce coup ci en intérieur vu la météo ravissante . Ah oui elles ne sont pas blanches mais bleues ;).

Quand tout fut bien sec, j’ai pu tout assembler et faire les derniers petits ajustements. Enlever les protections sur chaque fenêtre m’a donné l’impression d’ouvrir des cadeaux de Noël, beaucoup de cadeaux….

Mais cela en valait la peine car le résultat est conforme à mes espérances ;). Voici mon nouveau buffet de salle à manger. Il n’a plus rien à voir avec la triste chose récupérée au fond d’une grange et c’est tant mieux !

Avec les portes ouvertes on se rend bien compte de sa grande capacité. Au moment de la photo il n’était pas encore plein mais cela ne saurait tarder. Nous allons enfin pouvoir ranger et utiliser la collection de verres que ma femme et moi avons gardé du temps où nous possédions un bar ;).

Le plateau a reçu deux couches de teinte en finition Chêne moyen que j’ai appliquées avec de la mèche coton. Pour la protection une double couche de vernis incolore satiné a été utilisée.

Les fenêtres centrales n’étaient pas assez larges mais pas assez hautes non plus. Pour pallier cela, j’ai inséré une traverse, ce qui m’a permis en plus de mettre une étagère. L’espace est parfait pour stocker des bouteilles ou de grands objets comme ma machine à glace pilée ou la fontaine à boissons 😉

 

En guise de poignées, j’ai choisi de faire simple pour coller au style. Il s’agit de poignées en hêtre que j’ai bombées en noir puis poncées par endroits. Deux couches de teinte pour suivre et une couche de cire pour la protection. Je voulais retrouver le style de patine des poignées que j’avais fait pour cette boite

Les fonds des tiroirs étaient trop tachés pour être récupérés alors petite astuce: j’ai collé un papier autocollant trouvé pour 1.5€ chez Action ;). Facile, économique et ça donne un petite touche quand on ouvre le tiroir.

Les réparations effectuées sur le plateau sont visibles et c’est voulu. Ça témoigne de l’histoire du meuble et cela le rend encore plus unique. Seul petit hic: les taches claires qui sont apparues après l’application du vernis de protection. Des traces d’un ancien produit qui a dû s’infiltrer dans le plateau et que les différents ponçages n’ont pas enlevé. Je corrigerais ce petit problème prochainement ;).

Je ne vais pas vous mentir mais j’adore les fenêtres en guise de portes. C’est tellement plus pratique pour accéder à l’intérieur du meuble car elles s’ouvrent à 180 degrés. Vous aurez aussi peut être vu que j’ai appliqué une plinthe sur tout le piétement en guise de finition.

Qu’en dites vous du choix de couleur pour l’intérieur? Oui, non ? Vu la taille du buffet, je voulais éviter d’avoir une masse blanche unie et aussi faire ressortir le contenu.

Comme vous avez pu vous en rendre compte, ce projet a été long à réaliser et du coup l’article est assez long et fourni.  J’ai donc éludé certaines parties de la réalisation pour le raccourcir, mais si vous avez des questions n’hésitez pas à me les poser via les commentaires ci dessous. J’y répondrai avec plaisir.

La bise

Mat

 


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