Le projet d’aujourd’hui me tient à cœur et ce pour deux raisons. La première est que j’ai su au moment où j’ai vu cette table basse dans le garage de ma mère ce que j’allais en faire. La deuxième est que je la stocke sur mon stand photo et que donc à chaque fois que je fais une séance photo je dois la déplacer. Comme cela fait plusieurs mois que cela dure j’en ai un « peu beaucoup » marre.. comme dirait mon plus jeune fils. Cette table basse au style « carreaux moches et brisés » va, si tout se passe bien, devenir un joli petit « banc de pied de lit ». Fiou c’est long comme nom pour un meuble mais j’ai vérifié sur le net et c’est bien le nom que ça porte ;).
Allez hop on range un peu l’établi, ou la table d’opération c’est au choix, et on se lance. Le plateau tenant que par des vis cela n’a pas été très long d’en venir à bout.
Je me suis alors retrouvé face à une carcasse qui n’est pas en mauvais état global. Pour un autre projet je pourrais tenter de la réutiliser comme cela, mais la table ne mesurant que 80 cm de long il va falloir que je l’allonge pour obtenir la taille nécessaire à mon projet. Je voudrais atteindre 1 mètre 20 de long. Ainsi cela pourra aller au pied d’un lit de 120 cm ou plus classique de 140 voire 160 cm.
Je pensais que j’allais me trouver face à un assemblage tenon/mortaise collé mais il n’en est rien. Un tire-fond dans chaque angle maintient tout en place.
Pas étonnant que la table avait pas mal de jeu. Mais bon je ne vais pas me plaindre car cela m’a fait gagner beaucoup de temps au démontage de ne pas avoir à scier des tenons.
La traverse centrale est en mauvais état.Je dirais que des chiens sont passés par là dans leurs jeunes années pour se faire les dents. Ce n’est pas grave car elle est trop courte de toute façon pour la suite des événements. Je vais la mettre dans un coin pour une autre fois.
En vérifiant de plus près l’état des pieds j’ai vu que ces derniers bougeaient beaucoup et pour cause: ils n’étaient même pas collés !! Je vais donc devoir les coller ce qui va prendre du temps mais au moins je ne vais pas me galérer pour les poncer.
Les pieds portent encore les marques de centrage pour le tour à bois. En possédant un moi même je les ai installés à tour de rôle dedans ce qui a très grandement augmenté la vitesse de ponçage. Je vous ai fait une petite vidéo (youhou ma première vidéo sur le blog ;)) pour vous faire voir ce que cela donne. Et pour ceux qui se poseraient la question, non je ne me blesse pas le doigt à la fin. Je l’enlève juste assez vite pour ne pas risquer de me blesser 😉
Après l’étape du ponçage, pas si ennuyeuse que ça pour une fois, vient l’étape du collage. J’ai utilisé de la colle PU (colle polyuréthane) afin de combler le jeu dans les mortaises. Deux heures dans le serre-joints et cela sera solide comme du roc.
La fabrication des 4 traverses a nécessité de trouver du bois assez long et de bonne section. Par chance j’avais récupéré quelques jours avant des chutes de découpe d’un volet en sapin chez mon voisin. Je m’étais dit que cela me servirait bien un jour. Celles-ci ne prendront pas la poussière dans un coin de l’atelier pour une fois car je vais pouvoir en tirer deux traverses.;)
Pour les deux autres je vais utiliser ces chutes de tasseaux de charpente. La section est légèrement plus fine et elles seront du coup placées à l’arrière du banc. Étant assez longues je vais aussi pouvoir usiner dedans les deux petites traverses latérales nécessaires.
En ce qui concerne la fixation j’ai opté pour un assemblage avec des vis en biais. Mon gabarit Kreg dont je vantais les mérites dans l’article Les 6 outils à découvrir ….. a fait le boulot comme toujours.
Afin de conserver une cohérence dans le positionnement des nouvelles traverses, j’ai reporté l’espacement des petites traverses d’origine. Si vous devez faire cela le plus simple est d’utiliser une équerre à combinaison. On règle la côte directement sur l’espace existant à copier et on reporte pour tracer l’emplacement de la traverse à poser. Ça évite beaucoup de galère de prise de côte et on diminue aussi les erreurs possibles.
Avec les traverses posées , j’ai obtenu un piètement terminé. Cela m’a permis par la suite de poser de petits tasseaux que j’ai fixé au pistolet à clou pneumatique. Ces tasseaux vont me permettre de soutenir le fond et de le fixer.
Mes clous étant trop longs, je les ai coupés à la meuleuse. J’ai choisi cet outil, plutôt que de les couper à la pince, car avec la meuleuse je peux vraiment les couper à ras.
Une fois le fond terminé, il est temps de mettre quelques séparations. Des chutes de MDF que j’avais à l’atelier s’avèrent être parfaites pour cela. Elle sont à peine plus grandes que nécessaire donc il y aura peu de perte. Je fais toujours attention à ce point afin de maximiser l’utilisation d’un matériau car le bois coûte cher et après il faut gérer les chutes.
Notre banc commence à prendre forme petit à petit. J’ai choisi de ne pas repartir l’espace en 3 parties égales. En général dans ce genre de cas je place les séparations et après je cale « à l’œil ». Si l’effet visuel me plait, j’ajuste alors pour que les deux parties à droite et à gauche aient les mêmes dimensions. Je trace ensuite mes repères (vous pouvez les voir sur la photo), je m’assure que tout est bien d’équerre et je clous de part et d’autre du banc et par en dessous.
Il ne me reste plus qu’a préparer deux petits tasseaux pour cacher les chants des séparations en MDF. Je trouve que cette solution est plus rapide et plus esthétique que de devoir enduire les chants de MDF avant la phase de peinture. Ici j’ai utilisé des montants d’un vieux tableau noir pour enfant que j’ai trouvé à la poubelle. N’ayant besoin que de 30 cm c’était juste parfait.
En ce qui concerne l’assise , le seul panneau assez long était ce morceau d’aggloméré que mon voisin m’a donné récemment. Je ne suis vraiment pas fan de ce matériau mais puisqu’il sera recouvert d’un côté et non visible de l’autre, je n’ai pas hésité. La première étape a été de le mettre à la bonne longueur puis à la bonne largeur ( il faisait 2 cm de trop. Pas mal en terme de réduction des pertes ;)). Comme vous pouvez le voir sur la photo j’ai aussi arrondi les angles, c’est important de savoir le faire, en prévision du garnissage.
J’ai terminé la préparation de l’assise du banc en passant le panneau à la défonceuse afin que le bord inférieur soit arrondi. Cela va rendre l’esthétisme de l’assise plus joli mais surtout cela évitera de déchirer le tissu lors sa mise en place.
Avec la fixation des tasseaux de parement des séparations, l’ossature du banc est terminée et prête pour le passage en peinture. C’est pas le moment qu’on préfère tous celui ci? On assemble des morceaux de bois de couleurs et de matières différentes et d’un coup on applique la peinture et l’objet se révèle. J’adore cet instant là !
Bien que cela soit la couleur à mon avis la plus dure à réaliser en extérieur (on ne voit pas ce qu’on fait avec la réverbération), j’ai choisi du blanc. Les couleurs claires font mieux ressortir les formes rondes comme ici sur les pieds . Le tissu de l’assise, les pieds et le caisson central seront, à mon sens, assez d’éléments « forts » du banc sans qu’il y ai besoin de le surcharger avec une couleur originale.
Non, ce n’est pas la peine de régler votre écran ou de passer chez l’ophtalmo, votre vue ne vous joue pas des tours. Et ce n’est pas non plus le tissu final pour l’assise. Il s’agit en fait d’une ancienne assise de caravane je pense. J’en ai récupéré quelques unes cet hiver dans un grenier.
Le tissu a tendance à faire saigner des yeux 😉 mais la mousse est en bon état. Comme la mousse c’est très cher c’est plutôt une super récup. J’en ai déjà utilisé dans le projet Rendre funky un meuble à chaussures tout banal et elle est confortable.
Après l’avoir coupée en longueur, je l’ai posée sur le banc pour avoir un aperçu du rendu. Cela faisait trop épais et je n’avais pas d’autre épaisseur en réserve. Alors j’ai tenté un truc à la McGyver. J’ai cloué un tasseau de l’épaisseur à enlever de chaque côté de la mousse afin de me donner une guide de référence
Puis avec une scie égoïne assez longue j’ai coupé la mousse. Ça m’a pris un paquet de temps de faire cela car j’ai dû être très méticuleux afin de couper droit au maximum.
Le résultat est vraiment pas mal même si avec un outil genre couteau à rôti électrique (ils utilisent ça au magasin de tissu où je me fourni) cela aurait été plus simple. Je vais mettre cet achat sur ma « Shopping List des vide greniers ».
Il ne reste désormais plus qu’à faire le garnissage de l’assise. Vous pouvez voir le dos du panneau que j’ai pris le temps de peindre. Je ne détaille pas plus que ça la méthode pour fixer le tissu car j’ai déjà abordé celle-ci dans l’article Seconde vie d’une chaise trouvée à la poubelle. Ici c’est juste un peu plus long à réaliser.
Quelques vis plus tard, l’assise est fixée au banc et le meuble est fini. Je n’ai pas fait une photo en situation car le pied de mon lit dispose de niches (pas pour chien hein) et cela n’aurait pas bien rendu. En plus la lumière naturelle que j’ai sur mon stand photo est de loin bien meilleure pour mettre ce banc de pied de lit à l’honneur. C’est vraiment long comme nom ;).
J’ai choisi ce tissu car j’en cherchais un qui soit assez épais et qui ne soit pas uni. Comme en plus je le voulais gris, celui ci s’est imposé rapidement.
Malgré sa bonne qualité le prix est raisonnable et je n’ai déboursé qu’un peu plus de 20€.
Il y a deux ans j’avais repeint ma table de salle à manger en blanc. Elle dispose de pieds tournés comme ceux-ci et on ne s’en lasse plus. Je dis « plus » car avant son relooking elle était marron foncé et on trouvait son style tellement lourd qu’on voulait s’en débarrasser. Du blanc sur les pieds tournés ça marche à chaque fois. Vous ne trouvez pas?
Ce tissu est très agréable au toucher et je n’ai pas pu résister à faire une photo en gros plan avec une de mes cravates pour faire comme dans les magazines de mode.
Oui je dois l’avouer il y a une part de coquetterie en moi 😉
La niche centrale permet d’accueillir une boite ou un coffre avec de bonnes dimensions. Elle sépare l’espace Monsieur/Madame d’un point de vue esthétique et renforce la structure globale du banc d’un point de vue technique. On peut s’asseoir à deux dessus sans que le meuble ne fléchisse.
Il ne me reste maintenant qu’à voir si je vais pouvoir utiliser le plateau restant de la table basse d’origine dans un futur projet. Quoiqu’il en soit je suis content d’avoir pu réaliser ce projet que je repoussais à plus tard depuis longtemps maintenant et j’espère que vous apprécierez le résultat.
La bise
Mat
Bonjour,
Très bon blog Mat bravo
D’où provient le tissu que tu utilise pour le banc pied de lit ?
Merci
Fil
Bonjour Fil,
merci beaucoup, cela fait toujours très plaisir.
Le tissu provient d’un petit magasin indépendant qui était à l’entrée de Tarbes mais qui a fermé depuis. C’est vraiment dommage car on y trouvait plein de trucs sympa.
Mat
bonjour super transformation j ai la meme table ,je veux faire aussi un banc sans le rallonger, le plateau assise doit depasser de combien de cms le tour de l ossature .Merci
Bonjour Jocelyne,
J’ai mis un peu de temps mais j’ai retrouvé les infos.
J’avais fait un débord de 5 cm sur les cotés et de 3 cm sur l’avant.
Bonne transformation